mercredi 18 janvier 2012

"Maigrir c'est dans la tête", partie 2 : La clef de la décision de devenir mince.

J'ai parlé dans mon précédent billet de ma lecture du livre "Maigrir c'est dans la tête", du Dr. Apfeldorfer.

Vu la longueur de mon premier billet sur le sujet, j'ai décidé d'aborder les différentes clefs et mes impressions les concernant dans des billets séparés.


La clef de la décision de devenir mince

L'introduction du chapitre me frappe. L'auteur y parle des gros, mais je peux facilement passer outre ces termes en les remplaçant pas "grignoteur compulsif". Par exemple "Tenter de maigrir et n'y point parvenir, ou bien maigrir et regrossir tout de suite après, sont des épreuves dont on a le plus souvent du mal à se remettre : on est alors confronté à sa propre impuissance [...]. Le monde entier clame autour de vous que , si vous êtes gros, c'est que vous êtes faible, veule, sans volonté, que vous vous complaisez dans votre graisse, que vous payez là votre pêcher de gourmandise [...]".

Si je remplace quelques mots par d'autres, j'obtiens : "Tenter de maigrir cesser tout grignotage, et n'y point parvenir, ou bien maigrir et regrossir y parvenir pendant un temps donné, mais recommencer tout de suite après, sont des épreuves dont on a le plus souvent du mal à se remettre : on est alors confronté à sa propre impuissance [...]. Le monde entier clame autour de vous que , si vous êtes gros malheureux avec vos prises alimentaires c'est que vous êtes faible, veule, sans volonté, que vous vous complaisez dans votre graisse hyperphagie, que vous payez là votre pêcher de gourmandise [...]".

Ouais... ça marche à peu près (jusque là, je n'ai pas encore lu le reste du livre...).

La première question posée par le bouquin ne me concerne pas ("avez vous raison de vous trouver trop gros"). Depuis ma tentative de régime de l'an passé, je ne me trouve plus grosse. J'ai une morphologie normale, et même si j'aimerais perdre un peu de ventre, nan, je ne suis pas grosse, et ce n'est pas vraiment mon poids que j'ai en tête en lisant cet ouvrage.
Cela au moins est clair pour moi.

Ensuite... "Ce que vous attendez de votre amaigrissement". En remplaçant "amaigrissement" par "un retour à des conduites alimentaires normales", ça marche à peu près aussi.

Améliorer l'état de ma santé est un leitmotiv assez important. Mais il faut préciser que ça concerne beaucoup ma santé mentale. Et un peu ma santé physique, parce que m'est avis que mes comportements alimentaires ne sont pas top top du point de vue des triglycérides et autres cholestérols...

Améliorer mon bien être physique rentre aussi en ligne de compte, mais pas tellement. C'est plus de l'ordre de la santé, vu que mon bien être physique est surtout perturbé par mes problèmes de digestion (de toutes sortes). Je l'ai dis, je ne me sens pas "grosse". Même si mes cuisses et mes hanches bien garnies ont parfois des inconvénients en terme de mouvements, mais de toute façon, je ne veux pas vraiment perdre cette masse, car je la trouve ma foi assez jolie et séduisante (mais la cellulite, elle, aurait le droit de me fiche la paix).

Amélioration de l'esthétique : ha oui, là, bon, c'est sûr. Je me dis que si j'arrivais à maîtriser mes prises alimentaires, je mangerais moins, donc je perdrais du poids, donc du ventre, et peut être de la cellulite. Et si j'étais plus courageuse, moins veule etc, je ferais du vélo d'appartement trois fois par semaine et serait plus avantageusement proportionnée. Et avec des "si", on mettrait Paris en bouteille.

Être comme tout le monde? Je m'en fous un peu, la plupart des gens ne se rendant même pas compte que j'ai un "problème" (des problèmes, en fait, mais bon...).

Plaire, séduire, être aimé... C'est compliqué. Oui, si j'arrivais à cesser de boulimiser, j'ai le sentiment que mon mari m'aimerait davantage. Ou plutôt, j'ai sans doute l'impression qu'il m'aime moins, ou plutôt que son amour est comme incomplet, parce que j'ai ce (ces) problème(s). Comme si mes défauts amputaient l'amour et surtout la confiance qu'il a en moi. Difficile a expliquer. À creuser.

Gagner sa propre estime et s'aimer davantage. Voilà sans doute la plus grosse motivation que j'ai. Mais c'est aussi celle que j'ai pour me soigner de mes troubles anxieux, de ma phobie sociale, de mes distorsions cognitives... et pourtant je stagne depuis des mois dans la même inaction.

Me purifier ou me punir? Je ne crois pas. Je ne cherche pas à faire un jeûne, à faire un régime restrictif où l'interdit domine, mais juste à revenir à une alimentation "normale", prise au cours des repas, ou à la rigueur entre, mais sans tomber dans les excès incroyables que j'ai pu connaître par le passé. Je dirais même que c'est plutôt l'inverse : me purifier peut être, mais me récompenser. Enfin je ne sais pas, j'en viens à douter.

On en vient à ma motivation principale : Être maître de mon alimentation et de mon poids. Surtout de mon alimentation, vous l'aurez compris. Le poids, selon moi, viendra de lui même, si j'arrivais un tant soi peu à "tenir" plus que quelques jours (mon maximum contemporain, même si par le passé j'ai connu des mois entiers de régulation et de modération). D'ailleurs justement j'ai eu la preuve que le poids se stabilisait à la baisse quand j'arrive vraiment à "tenir" sans comportements boulimiques.

Quant à réussir ma vie, heureusement, je ne crois pas que ça tienne à une perte de poids ou à une maîtrise des prises alimentaires... mais peut être par contre que mes problèmes d'estime de moi même, d'anxiété sociale et d'anxiété tout court, eux, ont un rôle à y jouer.

"Pourquoi décidez vous de maigrir maintenant?"

"Maigrir" étant toujours de trop, ça fait des années que je suis malheureuse dans mes prises alimentaires. Sans doute que la période où j'ai été malheureuse de la façon la plus exacerbée était celle de mes 16-17 ans, durant laquelle je me gavais du matin au soir en weekend, avant de vomir au milieu de la nuit, indigestion oblige. Une façon sans doute de détourner mon anxiété de sa cause, c'est à dire du lycée et de son internat. Mais personne à l'époque n'a envisagée une forme de boulimie. Et je n'ai jamais parlé de ma souffrance face à la nourriture.
En tout cas, pourquoi maintenant? Je ne sais pas.

Peut être parce que mon poids a augmenté régulièrement de manière insidieuse, depuis une dizaine d'années, et que l'an dernier, pour la première fois je me suis laissée tenter par ce que j'avais jusque là toujours décrié : un régime.

L'an dernier, donc, je me suis trouvée grosse, pour la première fois de ma vie : changer de miroir au moment où j'ai changé de salle de bain, car de maison également.

À ce moment là, oui, j'ai vraiment voulu maigrir.
Me sentant incapable de me restreindre dans mes prises (c'est à dire cesser de grignoter sans arrêt), j'ai choisi le régime Dukan justement parce qu'il autorisait les grignotages, du moment qu'il s'agissait de protéines.
Mais je n'ai pas pu "tenir" et j'ai laissé tomber.
Ensuite j'ai réussi pendant quelques temps à ne pas reprendre les prises alimentaires massives entre les repas, en trompant mes compulsions avec des tisanes et autres boissons chaudes non sucrées.
Et puis je suis retombée dans les tartines, les gâteaux achetés presque "à l'insu de mon plein gré" en grande surface... j'ai acheté, mangé, jeté (je jette beaucoup de nourriture, quand je suis prise de dégout de moi même... et parfois, c'est affreux à dire, mais je vais dans la poubelle récupérer ce que je peux, pour satisfaire mon envie de manger).

Pourquoi maintenant, alors?
Je ne sais pas.

D'ailleurs, maintenant, ce n'est pas maintenant. Parce que je me sens incapable de lutter sans me faire aider. Et que pour le moment, même si j'ai très envie de commencer une vraie thérapie (en TCC), je me sens incapable d'en faire les démarches. Je crève de trouille, de cette peur inexplicable, irrationnelle et incontournable. Alors je prépare le terrain, en me disant que ça va finir par venir, que je vais franchir le pas.

Je me dis aussi qu'il devient essentiel d'enfin être capable d'expliquer cette souffrance que j'ai face à la nourriture. Parce que dans le passé, quand j'ai tenté d'en parler, on m'a souvent prise à la légère, en me disant que "tout le monde grignote", que c'était normal. Comprenez : je ne suis pas grosse et je ne me fais pas vomir. Je ne suis donc pas boulimique. Ce n'est donc pas grave. CQFD.
Personne ne tenant compte d'un critère essentiel : mon niveau de souffrance.

Ha. Si.
Pourquoi maintenant, donc ?
Sans doute parce qu'il y a un mois, je suis allée chez le médecin avec mon mari, suite à une prise de sang annuelle relative au cholestérol, triglycérides etc.
J'ai parlé de mon "grignotage" entre les repas (j'ai toujours du mal à parler de compulsions alimentaires, d'hyperphagie compulsive ou d'hyperphagie boulimique). Le médecin, que je n'ai encore jamais vu en tête à tête (par exemple pour lui exprimer mes angoisses, mon anxiété et ses manifestations), a ressorti le refrain du "tout le monde grignote, c'est normal". À quoi j'ai répondu "sans doute, mais pas au point d'arriver aux repas en ayant envie de vomir".
La réaction a été "Ha! Quand même!".
Certes, ça n'a pas été plus loin. Mais ma souffrance de ne pas avoir été prise beaucoup au sérieux, en plus de 20 ans de "grignotages" intempestifs et plus ou moins douloureux s'en est trouvée un peu allégée.
Et j'ai eu envie de lire cet ouvrage, loué par nombre d'internautes, et quelques amies de forums.
Voilà, c'est ma réponse à "pourquoi maintenant".

"Est-ce vraiment vous qui décidez de maigrir?"

Cessez mon grignotage, il n'y a visiblement que moi et mon mari que ça inquiète. Moi parce que ça me plonge dans un maelström de sentiments peu agréables à vivre (honte, dégoût de moi même, impuissance, lâcheté...). Mon mari, tout simplement parce qu'il me voit malheureuse, et que ça ne peut pas le réjouir, vous vous en doutez. Je ne peux pas dire qu'il me mette la pression, même si je sais qu'il serait heureux que je règle ce problème.

Le reste du monde s'en fiche un peu. Et comme je l'écrivais plus haut, je ne suis pas grosse, j'ai des bilans sanguins à peu près dans la normale, alors mon médecin ne s'en fait guère.

"Avez vous le droit de maigrir?"

Un non sens en ce qui me concerne. J'ai le droit (le devoir...?) de cesser de grignoter. Et j'ai pleinement le droit de maigrir si c'est ce que je veux.

"Êtes vous prêt à payer le prix de la minceur"

C'est là que commencent les problèmes pour moi...
Car "maigrir, c'est devoir prêter davantage attention à sa façon de s'alimenter"... quoique j'y prête une grande attention... malheureusement je ne fais pas ce qu'il faut, et j'en ai une conscience aigüe.

Que ce soit parce que je grignote du gras-sucré-salé ou que ce soit parce que je me rend bien compte que je n'ingère pas forcément mes 65gr de protéines pures par jour (1gr/kilo de poids), pas assez de glucides à faible IG, et parfois trop de fibres (oui, je sais, je flirte avec l'orthorexie, un autre trouble alimentaire).

En fait paradoxalement, quand je suis en pleine crise d'achats pour satisfaire mes compulsions, j'essaye parfois de maîtriser les prises alimentaires.
Je me tiens alors un dialogue intérieur du genre "il ne faut pas que j'achète du sucré, parce que ça sera pire, parce que gras+sucré, c'est pire que gras+salé", parce que vous comprenez, les sucres ajoutent leurs calories aux graisses. Et parfois ce discours part complètement aux orties, je me retrouve avec un gâteau roulé à la crème au beurre pleine d'émulsifiants et de graisses saturées, d'arômes au gout affreux. J'en mange une part, je me dégoûte et j'écrabouille méthodiquement le reste dans ma poubelle, bien mélangé au reste des ordures, pour être sûre de ne pas y revenir.

À part ça? Enfonçage de porte ouverte : "renoncer à trop manger, c'est devoir affronter divers problèmes d'ordre psychologique". Nannnnnnnnnn!?! Pas pooooooossible! J'aurais jamais cru ça, quoi! C'est dingue!
Je ne m'étendrais pas davantage sur le sujet.

"Renoncer à être gros, c'est se trouver dans l'obligation de devenir autre". Me sens pas concernée.

Les différentes alternatives.

Le livre comporte un certain nombre de tests à QCM qui permettent d'évaluer différents points. Par exemple les motivations : en ce qui me concerne, j'ai un poids normal et je n'envisage de perdre du poids que quand je me sentirais capable de maîtriser mes conduites alimentaires (mon objectif principal, en fait). Mon apparence, ma santé, mon confort physique me conviennent, et ce ne sont pas vraiment ces aspects qui guident ma démarche. Par contre je cherche clairement à améliorer en partie mes problèmes de vie (même si je ne me fais pas d'illusions, il en faudrait bien plus).
Prendre une décision? Pourquoi?


Dans mon prochain billet : La clef de la modération.

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