vendredi 7 avril 2017

Un petit courrier qui soulage...

Mon mari est décédé le 20 aout 2016.

Ce n'était pas quelqu'un de bien. Je n'ai plus aucune honte à le dire. Il m'a fait du mal, beaucoup de mal, tout en étant certainement persuadé qu'il agissait pour mon bien être. Il a toujours su que je souffrais de troubles psychiques, mais il faisait partie des gens pour qui ce genre de problème relève de la force de caractère et de la volonté, sans tenir compte de la biochimie cérébrale, de la neurologie ou de l'impact possible des traumatismes et conditionnements.
Bref la psychiatrie et les thérapies de soutien, c'était du charlatanisme...🚨🚮

Je sais aujourd'hui que je ne suis pas une malade imaginaire, que les troubles qui m'accompagnent depuis l'enfance font partie de moi de manière intrinsèque et qu'il est aussi imbécile de me dire de "ne pas angoisser" que de dire à un cardiaque de ne pas faire de crise d'arythmie ou à un asthmatique de garder les bronches ouvertes...

Mon mari croyait sincèrement en ce en quoi il prêchait : cette force de la volonté et de la rigueur, qui aurait du pouvoir me "sauver". Selon lui. Un pas à franchir comme un autre... 🚪

Sauf que les choses ne fonctionnent pas ainsi et que, même en me voulant du bien, il m'a enfoncée.
Bon, c'est comme ça, on ne va pas refaire les choses.

Il avait d'autres défauts et il est décédé, inutile d'épiloguer pendant 107 ans.

Par contre, 8 mois après son décès, je continue de recevoir du courrier à son nom, et ça, c'est agaçant.

D'une part parce que la succession est au point mort et d'autre part parce que j'ai repris avec une volonté vigoureuse mon nom de naissance (bref mon état civil pur et simple, sans nom d'usage) et c'est celui-ci, exclusivement, qui figure sur ma boite aux lettres.📫

Bon, recevoir des offres d'abonnement de Télérama, c'est une chose... je profite des enveloppes "T" pour leurs signaler que la personne à laquelle ils s'adressent est décédée et que l'occupant de la nouvelle adresse ne souhaite pas s'abonner, vraiment NON, merci bien (je n'ai jamais lu intégralement le magazine)...

Recevoir des courriers bancaires adressés à la "succession Mon-mari-qui-est-mort", c'est légèrement plus exaspérant.🔪

Nom de non!
Par quel rouage faussé de la mécanique informatique est-ce que les courriers bancaires d'une personne décédée, dont la succession n'est pas clôturée, en viennent à arriver à son ancienne adresse? C'est peut-être idiot, mais je crois bien que c'est par le biais de l'ancien tuteur de ladite personne décédée (je ne sais pas, j’émets des hypothèses...).

Alors moi, qu'est-ce que j'en fais de ces courriers ?
Bon, je les garde, c'est évident...
Même si le solde des comptes concernés est de 0,00€
Le compte existe, et c'est bien pour ça que l'écureuil écrit...

Donc moi, comme je suis en verve, j'envoie un mail au conseiller financier de l'écureuil dont les coordonnées sont indiquées sur le relevé de comptes.

Honnêtement, ça ressemble un peu à un épisode des "Lapins crétins", mais ça soulage...🐇🐰

Sans les noms, ça donne ça :

Monsieur,
Veuve de Mr Alain M. (identifiant client XXXXXX), je commence à être exaspérée de recevoir des courriers adressés à mon adresse à:

"SUCCESSION Mr Mon-mari-qui-est-mort ALAIN
Bâtiment Trucmuche
Allée du Trucbidule
16000 ANGOULEME".


Je ne suis pas notaire.

La succession est ouverte à l'étude de Maître C.:
(suit l'adresse, dans le mail, mais je vais pas vous la donner, quand même, rêvez pas!!!)


Dans la mesure où il existe un litige sur la succession, vous feriez bien mieux d'adresser vos courriers à Maître C. - Succession de Mon-mari-qui-est-mort, et non à moi.

Ayant reprit mon nom de jeune fille pour des raisons tenant à ma santé mentale, je compte bien empêcher à l'avenir la Poste de faire parvenir tout courrier adressé au nom de Mon-mari-qui-est-mort à mon adresse.


Dans la mesure où je n'ai strictement rien à faire des comptes de mon défunt mari, et que je fuis littéralement tous les établissements bancaires auxquels il a eut à faire (navrée de vous l'apprendre, je ne suis pas une cliente potentielle), vous devriez vraiment rectifier l'adresse d'envoi des courriers concernant le compte N°XXXX XXXX XXXXXXXXX.

Le compte est peut être à sec, mais je vous le dis avec la sincérité la plus pure, je n'en ai vraiment rien à faire.

Par contre recevoir du courrier au nom de mon mari décédé, cela me plonge tout à fait en fureur (pas contre vous, rassurez vous: j'ai conscience que vous ne faites que suivre des protocoles, et, je suppose, des consignes données par un mandataire judiciaire qui va finir par avoir des problèmes eut égard à la gestion calamiteuse qu'il a fait de la tutelle de mon mari).

Je vous souhaite une bonne fin de semaine, au soleil, et espère ardemment ne plus voir apparaître sur aucun courrier le nom de mon défunt mari, qui était un personnage que je préfère oublier. Ma psy ayant malheureusement du pain sur la planche pour m’amener sur la bonne voie...


Merci bien.

Avec tout mon respect, et mes excuses, car j'ai conscience que je suis légèrement exaspérante (mais sachez que ça soulage énormément).

Mme Elle aux Ailes, veuve de votre ancien client Monsieur-qui-est-mort.


Je sais pas si ça fera marrer le conseiller financier, mas en tout cas, moi, ça m'a fait du bien...😁

J'en ai vraiment rien à secouer, de l'argent de mon mari (je suis souvent tentée d'écrire ex-mari... si on avait divorcé aux conditions que je souhaitais, aujourd'hui, je serais moins enquiquinée, mais il ne voulait pas, et moi je voulais lui faire plaisir... qu'est-ce que c'est beau, dites donc, le phénomène d'emprise psychologique!...).

Si on avait divorcé, je ne voulais pas de prestation compensatoire: uniquement que notre appartement soit versé à mon patrimoine exclusif et qu'il en paie seulement les charges. J'en aurais donc été nu-propriétaire et lui usufruitier. Autre seule condition, je souhaitais que l'argent présent sur mes comptes bancaires reste à moi, et retourne dans ma banque originelle. Point.

Je n'ai pas changé de point de vue : c'est strictement la  proposition de partage que j'ai fais, et elle est très honnête.

Par contre, après plusieurs mois sans réponse des autres héritiers, j'ai pris une avocate, parce que j'en ai raz la casquette que la succession lambine.💣

Maintenant, soit la solution amiable passe, soit on règle ça devant des juges.💥
Sachant que la solution judiciaire n'est évidemment pas économique...😁😁😁
Donc contre-productive si on espère obtenir de l'argent.
Ce qui n'est pas mon objectif.😎

Mais bon, ce que j'en dis moi, hein...😉

Je souffre peut être de troubles psychiques (diagnostiqués, évalués, mesurés, suivis, reconnus...), mais je ne suis ni demeurée, ni irresponsable ou je ne sais pas quoi encore...
L'emprise, c'est comme Capri : c'est fini.
J'en ai marre qu'on me prenne pour une gourde.👍


Merci à Anne-Laure Buffet pour son article sur l'emprise conjugale.

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