dimanche 24 février 2013

Pour l'instant, tout va bien

Nous sommes dimanche et dehors il neigeote par intermittence.
Vendredi, j'ai commencé une formation de 20 heures au GRETA de Tarbes, portant sur les droits et devoirs dans l'exercice de mon métier. Un bonne occasion de rencontrer mes collègues, que je ne vois jamais. Une bonne occasion de me reposer aussi, même si la fatigue nerveuse du groupe est là. Mais ce changement est une vraie bonne chose face à l'usure des événements de ma vie personnelle et l'ennui de ma vie professionnelle.

Pour l'instant, tout va bien avec le CMP, aussi. Je dois dire que ça colle bien avec la psychologue, et je verrais la psychiatre le jeudi 07 mars. J'espère que les choses se passeront bien également.
Je me sens déjà bien mieux dans cette prise en charge que dans celle de la clinique.

Mercredi dernier, j'ai eu l'occasion de parler avec Mlle B. (la psychologue) de mon ressentit face à la maladie de mon mari. Cette maladie me plombe. Bizarrement, au début, quand on nous a parlé de "Parkinson+", et même de Dégénérescence Cortico Basale (DCB), j'étais soulagée. Comme si de connaître le nom de la saloperie qui bouffe mon mari me donnait de l'espoir. Ensuite, à ma plus grande honte, et bien je ne ressentais rien. Je n'arrivais pas à ressentir vraiment des choses et je me sentais parfois obligée de me montrer catastrophiste, histoire de lui montrer mon amour. Mais en fait, je ne me sentais même pas triste. J'étais comme un zombie. Les événements étaient là, mais je les traversais avec une sorte de neutralité brumeuse, consciente et horrifiée de cette attitude. Déni. Il paraît que c'est normal.
Mercredi, j'ai fini par me liquéfier, ouvrir les vannes. Ce que je ne veux pas confier à mon mari, je le fais sortir là bas, et ça me purge, me fait un bien fou.

Pour la suite, pour les troubles anxieux, la phobie sociale, on verra plus tard. Pour l'instant, j'ai surtout besoin d'aide pour continuer à soutenir mon mari face aux épreuves qui l'attendent.

vendredi 25 janvier 2013

Je ne sais pas ce que je veux

Vouloir : v.t. : Appliquer sa volonté, son énergie à obtenir quelque chose.

Choisir : v.t. : Faire des comparaisons entre plusieurs choses, exercer son jugement, user des son gout, etc, pour prendre, adopter quelque chose de préférence à quelque chose d'autre.
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Je ne sais pas ce que je veux.
La plupart des gens n'en ont pas conscience, mais vouloir quelque chose, c'est un acte mental terriblement complexe. Il faut être apte à faire des choix, sans s'emmêler les pinceaux entre ses envies, les envies des autres, ou même les envies qu'on attribue aux autres. Vouloir, c'est accepter d'être un individu à part entière, indépendant sans pour autant être dans la négation de l'autre. C'est quelque chose de vraiment très difficile. Pour moi.

Je ne sais pas ce que je veux.
Dans la vie en général, je me laisse balloter par la vie, par les autres, par leurs idées et leurs choix. J'évite tant que possible d'avoir à m'engager, et parfois ça me met dans des situations invraisemblables. Je m'engage par ici, me désengage par là, tout en souhaitant ne décevoir personne, moi y compris, mais j'ai tellement peur qu'au final je ne fais pas de choix et je suis bien incapable de dire ce que je veux vraiment.

Par exemple, en ce moment, je veux continuer d'avoir un suivi psychologique, mais je ne veux plus aller à la clinique, qui est chronophage et me gêne dans ma relation de couple. Mais j'aimerais avoir une vie à moi que je puisse gérer comme je l'entend. Mais je ne veux pas faire de peine à mon mari. J'ai l'impression que le CMP m'offrirait un suivit plus allégé, mais si ça "colle" parfaitement avec la psychologue, mes expériences passées avec le psychiatre qui exerce là bas sont mitigées. En parallèle de ça, j'ai un super contact avec le psychiatre de la clinique, et je pense que mes entretiens avec l'infirmière pourraient être un grand bien, s'ils étaient plus fréquents. Mais cela signifierait continuer d'aller à la clinique au moins une après midi par semaine, priver mon mari de sa sieste, puisqu'il dort mieux quand je suis là, et rentrer "tard" à la maison. Une semaine sur deux, ça tomberait sur un "mauvais jour" à cause de son fonctionnement "ON/OFF", et il risquerait à chaque fois de faire des crises d'angoisse d'abandon. Du coup j’hésite à choisir une telle option. En même temps choisir l'option CMP, cela signifie quitter une équipe qui commence à me connaître pour recommencer tout ce travail d'approche ailleurs, et je ne suis pas certaine que ça soit une bonne idée. Je pourrais aussi choisir de tout laisser tomber, et de juste vivre en arrêtant de compter sur les autres pour aller mieux, et me secouer un peu les puces, en me faisant un peu plus violence, avec l'aide de quelques bouquins bien choisis, et y mettant le plus d'assiduité possible...

Au final, le choix me reviendra...
Mais je ne sais pas choisir.

Note ajoutée en 2017 : à la clinique Caussade, personne n'a su me dire ce que d'autres avaient essayé de me faire comprendre par ailleurs, c'est à dire que ma relation avec mon mari était totalement anormale et biaisée. Je pensais pour son bien être et non le miens, j'étais obsédée par ses colères et sa façon de vouloir vivre et j'essayais de ma calquer dessus sans le pouvoir... Il m'était impossible de savoir ce que je voulais, parce que mon mari faisait en sorte de me faire douter en permanence de mes choix qui ne lui convenaient pas. C'est aussi simple que ça.
Au CMP, en 2010, pourtant, une infirmière de garde avait essayé de me faire me questionner sur le sujet. Elle m'avait recommandé de m'informer sur l'emprise psychologique et les pervers narcissique.
Je n'étais pas prête, à l'époque.
Ni en 2013...