jeudi 31 mars 2011

Manger, encore manger...

Plus j'essaie de ne pas grignoter, plus je grignote.
Chaque fois je me cache, j'essaye de faire le moins de bruit possible en mangeant.
Et en même temps j'avale des quantités qui me font froid dans le dos.

Ces derniers mois j'ai essayé d'arrêter, de perdre du poids, de redescendre de mes 66 kilos, peut être vers 58 ou 60 kilos. Mais à 63, j'ai dérapé. Je marchais 1 heure par jour, et je m'ennuyais.
Mes pas ont fini par se diriger vers "Grand Frais". Ma carte bleue a commencé à frémir. Au début des légumes, puis des fruits, puis autre chose. Des pois chiches grillés, des baies de goji (je n'aime pas, mais je m'en gave comme si ça pouvait réparer mes erreurs), des grains de café au chocolat (pour mieux résister aux noisettes au choco), et puis ensuite... ensuite j'ai commencé à aller à Carrefour et à Leclerc, certes toujours à pied, 1h30 en tout, mais pour acheter des pâtisseries en promo, ou des barres chocolatées. Et à la maison je me faisais tartine sur tartine, margarine et miel, margarine et chocolat en poudre, crème d'amande à la petite cuillère.

Je ne sais pas ce qu'en dit la balance.
Je ne veux pas savoir.

Les gâteaux et tartines d'aujourd'hui me pèsent sur l'estomac, et plus encore sur le cœur, dans la tête, qui cognent, qui font mal. Je me déteste et pourtant, jour après jour, je recommence.

mercredi 30 mars 2011

Manger...

Dans mon existence il y a deux types de moments pour manger.
Les bons et les mauvais.

Dans ma vie en règle général, les choses sont segmentées en deux catégories: les choses "qui se font" et celles qui "ne se font pas". C'est à dire ce qui est socialement acceptable et ce qui ne l'est pas, ce qui est normal et ce qui ne l'est pas.
Ce découpage est souvent arbitraire et repose parfois sur un mode de pensée aberrant. En fait tout est question de l'idée que je me fait de ce qui est normal ou pas.

Manger.
Manger est une de mes obsessions de longue date.
Manger pendant les repas, en famille, aux heures des repas, en respectant une certaine mesure, c'est normal, acceptable.
Manger seule, en se cachant, c'est anormal et me procure une grande honte de moi.
Malheureusement, manger seule, en me cachant, c'est tous les jours, sans que j'arrive à me réfréner. Et toujours, toujours, toujours, en me cachant.

Une tartine à la va vite, un gâteau, un bout de fromage, tout, n'importe quoi. En cachette.

J'y passe des fortunes.
J'y passe aussi sans doute une partie de ma santé.

J'ai longtemps parlé de "grignotage", jusqu'à ce que plusieurs médecins me parlent de trouble alimentaire compulsif. Mais... quelque part le grignotage reste plus "socialement acceptable", donc je n'arrive pas à me résoudre tout à fait à accepter de dire que je souffre de TCA.

Je grignote et j'ai honte de moi.