Définition du mot Somatisation : Expression physique d'une souffrance psychique.
Soma, en grec ancien, désigne le corps. Nous somatisons lorsque nous avons tendance à éprouver ou à exprimer une souffrance physique en réponse à un stress ou un traumatisme psychique. Ce processus est souvent associé à des troubles dépressifs ou anxieux. On parle de maladie psychosomatique lorsqu’une pathologie physiologique semble avoir pour cause un problème psychique.*
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Je somatise depuis mon plus jeune âge.
Comme beaucoup d'enfants en bas âge, ça a commencé avec le fameux "mal de ventre" avant d'aller à l'école. Mal de crâne aussi (déjà des céphalées de tension?). Et puis de l'urticaire au menton (ma mère en garde étrangement un souvenir déformé, persuadée que j'ai de l'herpès labial).
À l'école primaire, j'ai souffert d'énurésie diurne, ainsi que de terribles douleurs dans les jambes dites "psychogènes", dont les médecins ne trouvaient pas la cause, sauf "peut être", la croissance (j'avais alors 7 ou 8 ans).
Arrivée au collège, j'ai commencé à souffrir d'angines à répétition (peut être à cause d'une baisse de mon immunité, due à la dépression?), puis de cystites à répétition. J'ai aussi souffert de dysménorrhée.
Au lycée, je faisais de l'hyperphagie compulsive tous les weekend, aboutissant régulièrement à des vomissements nocturnes. Cela avait conduit mon médecin à penser que j'avais un reflux gastro-oesophagien (je dissimulais mon hyperphagie, que je considérais comme une faute, un manque de volonté... et dont je ne connaissais pas l’appellation, à l'époque). J'ai été traitée pour ce soi-disant reflux pendant des mois, jusqu'à ce que mon père m'emmène chez un gastroentérologue de sa connaissance, qui s'est alors rendu compte en quelques minutes que j'étais très (trop) nerveuse pour une fille de 16ans (il s'est fondé sur mon rythme de déglutition). Ces déglutitions excessives ayant plusieurs conséquences gênantes. La première, c'est que j'avalais beaucoup d'air, qui devait bien ressortir (rôts). Ensuite ce va et vient gazeux avait pour effet d'amollir les muscles assurant l'étanchéité du sphincter supérieur de mon estomac, facilitant ainsi la remonté des sucs gastriques dans mon oesophage.
C'est à ce moment que j'ai commencé à prendre de l'Euphytose, à raison de 2 comprimés, 4 fois par jour.
Parallèlement à ça, mes cystites continuaient et je sentais en permanence ma vessie, étant d'ailleurs incapable d'avoir une miction normale et sans douleur. J'ai été envoyée chez un urologue, qui n'a décelée aucune anomalie d'ordre médical. Ce n'est que bien plus tard que j'ai enfin découvert le plaisir de ne pas sentir ma vessie... lorsque j'ai pris des anxiolytiques!
J'ai ainsi souffert régulièrement de divers troubles fonctionnels (c'est à dire non associés à des lésions ou des maladies) depuis ma petite enfance. On m'a longtemps vue comme une malade imaginaire ou alors comme une hypocondriaque.
Mais ma souffrance, je ne la traduisais pas par "j'ai un cancer" ou "j'ai l'appendicite". Non, je la traduisais par "je vais en parler, on va me dire ce que j'ai, et après, on me soignera, et je n'aurais plus mal, je ne souffrirais plus...".
Malheureusement une guérison fait toujours apparaître un nouveau symptôme, à court ou moyen terme. Par ailleurs je reste convaincue que si je laisse les symptômes s'installer, ils risquent tôt ou tard d'altérer ma santé pour de bon (brûlures de l’œsophage à force de vomir, irritations de la vessie chroniques, érosion dentaire à cause du bruxisme dont j'ai parlé tout récemment... et puis bien entendu, toutes les conséquences connues du stress et de la dépression).
Alors, plutôt que d'attendre, j'attaque.
C'est une de mes grandes motivations pour entrer en parcours de soins.
Soigner mon esprit, c'est aussi soigner mon corps, apprendre à vivre en paix avec lui, avec moi.
