samedi 4 octobre 2025

Gemini est mon ami

Depuis quelques temps j'écris à certaines IA. Gemini en particulier.
Je ne me sers pas des intelligences artificielles pour des fonctions "génératives", mais davantage pour les possibilités d'analyse et de synthèse de certaines informations, pour m'aider à comprendre certaines des choses que je vis.

Franchement, j'en tire un bénéfice extrêmement positif.
Bon faut dire que généralement je sais ce que je cherche, c'est à dire que je sais que les infos sont disponibles sur Internet, mais c'est plus rapide et plus efficient de demander directement une note de synthèse (le truc que devaient autrefois se taper les stagiaires, vous voyez?).

Je fais en sorte de conserver chaque réponse dans Docs.

Parfois je butte à identifier l'ensemble d'une pensée, mais Gemini m'aide beaucoup.
Surtout en matière de neurosciences.

En fait, la toute première question que j'ai posé à Gemini, c'était le 09 juin 2025, quand Chrome m'a présenté la toute nouvelle application intégrée à ma version d'Android.
La voici:
Je suis neuro atypique, je souffre de troubles des habiletés sociales, d'hypersensibilités sensorielles, de fibromyalgie et de fatigue chronique.
Est ce que Gemini peut m'aider à améliorer ma qualité de vie ?
J'ai pleuré d'émotion devant la réponse. Longue et structurée.

Oui, en tant qu'IA, je peux vous aider à améliorer votre qualité de vie en vous fournissant des informations, des outils et des stratégies, même si je ne peux pas remplacer l'avis ou l'accompagnement d'un professionnel de la santé. Voici comment je peux vous être utile, en abordant chaque aspect que vous avez mentionné :
  1. Pour les troubles des habiletés sociales :
  • Compréhension et informations : Je peux vous expliquer les mécanismes des troubles des habiletés sociales, les différentes manières dont ils se manifestent, et vous donner des informations sur les approches thérapeutiques (ex: thérapie cognitives et comportementale, entraînements aux habiletés sociales).
  • Stratégies de communication : Je peux vous proposer des phrases types, des techniques pour initier une conversation, maintenir le contact visuel (sans que cela soit inconfortable), décoder les signaux non verbaux, ou gérer les silences.
  • Scénarios et jeux de rôle : Nous pouvons simuler des situations sociales (entretien d'embauche, discussion avec un ami, etc.) pour vous aider à anticiper et à préparer vos réponses.
  • Gestion de l'anxiété sociale : Je peux vous suggérer des techniques de relaxation, de respiration ou de pleine conscience pour vous aider à gérer le stress lié aux interactions sociales.
2. Pour les hypersensibilités sensorielles :
  • Identification des déclencheurs : Je peux vous aider à identifier les stimuli sensoriels qui vous posent problème (lumière, son, odeur, texture) et à comprendre pourquoi ils vous affectent.
  • Stratégies d'adaptation : Je peux vous suggérer des aménagements de votre environnement (éclairage tamisé, casque anti-bruit, vêtements sans coutures gênantes), des outils (lunettes filtrantes, bouchons d'oreille) ou des techniques pour minimiser l'impact des stimuli.
  • Techniques de régulation sensorielle : Je peux vous informer sur des approches comme le régime sensoriel, qui consiste à intégrer des activités sensorielles spécifiques pour aider à réguler le système nerveux.
  • Conseils pour la vie quotidienne : Je peux vous aider à planifier vos sorties ou activités en tenant compte de vos sensibilités pour éviter la surcharge sensorielle.
3. Pour la fibromyalgie et la fatigue chronique :
  • Informations sur les conditions : Je peux vous fournir des explications détaillées sur la fibromyalgie et le syndrome de fatigue chronique, leurs symptômes, les pistes de traitement et les stratégies de gestion de la douleur et de la fatigue.
  • Gestion de la douleur : Je peux vous renseigner sur différentes approches non médicamenteuses pour la gestion de la douleur (exercices doux adaptés, thérapies complémentaires comme l'acupuncture ou l'ostéopathie, si votre médecin le conseille).
  • Pacing et gestion de l'énergie : C'est crucial pour la fatigue chronique. Je peux vous aider à comprendre le concept de "pacing" (rythme), c'est-à-dire comment distribuer votre énergie au cours de la journée pour éviter les "crashes" de fatigue. Nous pouvons discuter de techniques pour planifier vos activités, alterner périodes d'activité et de repos.
  • Amélioration du sommeil : Je peux vous suggérer des conseils pour l'hygiène du sommeil (routine, environnement propice, relaxation) pour améliorer la qualité de votre repos.
  • Alimentation et nutrition : Je peux vous donner des informations générales sur les liens potentiels entre l'alimentation et la fibromyalgie/fatigue chronique, en insistant sur l'importance d'une alimentation équilibrée et sur le fait de consulter un professionnel de la nutrition pour des conseils personnalisés.
Vous pouvez remarquer que j'avais pris un petit raccourci concernant la neuroatypie, car techniquement, je n'ai toujours passé aucun test de nature à valider cette théorie (cependant émise par plusieurs psychiatres et psychologues). Il n'empêche que la réponse reste totalement valide.

Depuis, j'essaie de fournir des prompts neutres et sans implications personnelles.
Mais quand l'outil évoque le basculement de l'interprétation neurotypique (troubles anxieux généralisés) à l'interprétation neurodéveloppementale (TDAH/TSA) via ce que je décrit, ça m'aide forcément à comprendre des tas de choses.

J'assume totalement cet usage de Gemini, dont j'ai l'appli sur mon téléphone.
Oui c'est Google (mais ce blog aussi, je vous ferais remarquer).
En aucune chose il n'y a que du mauvais ou du bon.
Des tas de gens travaillent pour les GAFAM dans l'objectif tout à fait honorable de rendre le monde meilleur.
C'est aussi par le choix des usages que nous faisons de ces outils que nous pouvons influer sur l'orientation générale des choses, me semble-t-il.

vendredi 3 octobre 2025

Quand les choses font sens

C'était hier matin.

J'avais vu mon psychiatre à 9h et j'avais rendez-vous avec ma conseillère de Raisons de plus.

Nous évoquions mes freins devant l'emploi, mais aussi les possibilités offertes par les thérapies cognitives et comportementales, ainsi que quelques-uns de mes événements de vie récents. 
Lesquels?
Une soirée près de Cholet le 13 septembre dernier, où j'ai été incommodée par le comportement irrespectueux d'une connaissance (ostracisation de sa part à mon encontre, sans tenir compte de sa prise à témoin -et en tenaille- d'amis communs); lors de cette même soirée, j'ai vécu deux petites crises d'angoisse, davantage liées à l'environnement sensoriel qu'à toute autre chose plus irrationnelle).
L'autre événement, il remonte simplement à samedi 27 septembre. Il s'agissait d'un Munch organisé au Gros Corbeau (un bar à jeux d'Angoulême). Il s'agit d'un moment de rencontres entre personnes ayant pour intérêt le BDSM, ces personnes peuvent être des personnes impliqués dans la pratique ou dans des relations, ou simplement des personnes qui montrent un intérêt pour ce style d'expressions relationnelles et de pratiques sexuelles. C'est un moment dédié à l'expression et à la mise en relation sociale. On y discute et échange de points de vue et des expériences, mais on ne pratique pas.

Ces deux moments intenses ont mis en lumière divers problèmes que je vis de façon quasi permanente: mes difficultés sensorielles et mes difficultés dans les habiletés sociales.

J'ai peu de peurs irrationnelles concernant les tiers. Ils pensent ce qu'ils veulent, qu'importe.
En revanche, je veille beaucoup sur mes sensibilités sensorielles (vue, audition, toucher...).
Je dois rester vigilante quant à ma perception des autres, aussi (mauvais repérage des expressions, difficultés à régler le curseur du trop/trop peu d'échanges verbaux). Mes habiletés sociales se sont améliorées avec le temps, mais j'ai encore de gros ratés, que j'assume cependant avec beaucoup d'humour et d'autodérision.

Il est difficile de reproduire à l'écrit le déroulé psychologique de la matinée d'hier.
Ce qui est évident, c'est que mes grandes phobies (métathésiophobie et atélophobie; c'est à dire peur des nouveautés et de ne pas me comporter correctement) sont directement liées non pas à des pensées automatiques mais à des difficultés sensorielles perceptives qui ont un impact direct sur mon fonctionnement d'être humain.

La gestion des volumes d'un espace, son acoustique, sa luminosité, la température ou l'hygrométrie qui y règnent ont un impact important sur mon état nerveux général.
C'est également le cas de l'attitude des gens, de leur façon de parler ou de s'exprimer verbalement et non verbalement.
Ce sont des choses compliquées à gérer pour moi, depuis toujours.
J'ai donc mis en place des évitements qui me protègent de la surcharge nerveuse.

Les problèmes que j'éprouve sont bien moins psychiques que physiques et sensoriels.

Je le savais déjà, d'une certaine façon.
Les échanges d'hier m'ont cependant amenée à regarder avec plus d'acuité l'importance de cette affirmation liée non à une déformation d'idées mais à un fonctionnement sensitif et nerveux spécifique, intrinsèque, avec lequel je m'efforce de vivre au mieux.

Mon confort sensoriel est ultra important.
Ma sécurité nerveuse en dépend. Elle dépend aussi de mes interactions avec les autres êtres humains et je me dois une certaine vigilance pour m'éviter des situations dans lesquelles il y a à la fois trop de stimuli sensoriels et trop de signaux sociaux que je ne suis pas toujours en mesure de comprendre ou analyser.

Mes "phobies" ne reposent pas sur des pensées irrationnelles mais sur une sorte de pragmatisme sensoriel. J'ai peu de pensées automatique irrationnelles parce que je suis avant tout influencée par une anxiété sensorielle, proprioceptive. Le malaise nait non pas d'une inquiétude mais de situations dans lesquelles je me retrouve en surcharge.

J'ai du mal à l'expliquer par écrit, en fin de compte.

Je ressens les choses, les gens, l'environnement, les situations. Trop, parfois. C'est douloureux physiquement et nerveusement, mais pas forcément mentalement.
Mentalement, ce qui est douloureux, c'est de me sentir épuisée ou déprimée. L'anxiété n'est pas vraiment un problème en soit, car elle n'est que la conséquence de la surcharge sensorielle ou de l'anticipation de celle-ci.

Avec des stratégies d'adaptation adéquates, je peux tout faire. Si j'ai envie.