dimanche 17 avril 2016

Gestion des crises ordinaires de la vie courante...

Hier samedi, ma maman était ici (sa résidence secondaire, mon domicile, pour rappel...).
Elle avait passé une partie de la matinée à faire des choses et d'autres dans la maison, puis encore et encore.

J'essaie de trouver les bons mots depuis hier, pour décrire les choses au mieux...
C'est très complexe car il s'agit de décrire des mécanismes de perception et de fonctionnement qui me sont propres et qui ne coulent (visiblement) pas de source pour mon entourage.

Je perçois énormément de choses autour de moi... le cliquetis de mon propre clavier (sans fil, pour plus de confort, à distance de mon PC portable), les oiseaux dehors, les voitures qui passent en contrebas, les bruits de tuyauterie dans la maison, les trotteuses des réveils (je hais ces machins là...), les trucs qui craquent, se dilatent ou se contractent au fil des températures... et quand quelqu'un d'autre est dans la maison, tous les sons produits par cette personne me viennent aux oreilles, au cerveau, au coeur.

C'est déjà un stress important pour moi que d'entendre les dilatation et rétractations des meubles et tuyauteries, car imprévisibles.
Un être humain est encore moins prévisible et je dois donc faire des efforts (invisibles mais très très réels) pour ne pas me laisser envahir par le stress et tomber dans l'agressivité de défense.

Hier, quand ma maman était dans la salle d'eau, j'ai entendu un bruit de chute, suivi de cris que j'ai interprété comme de la douleur.
Je me souviens encore avec une immense détresse de la fois où ma mère s'était cognée la tête contre le dessous de rampe dans mon ancienne maison des Hautes Pyrénées (comme si c'était hier) et du délai terriblement long qui m'avait été nécessaire pour comprendre ce qui se passait, même en l'entendant gémir et se passer la tête sous l'eau dans la cuisine. Elle s'était fait une plaie du cuir chevelu, et je restais plantée comme une andouille, sans comprendre, sans savoir quoi faire...

Hier, donc, face aux bruits alarmants, je suis allée voir si maman ne s'était pas fait mal.
Le fait est que le contenu d'un carton était répandu au sol, et que ses cris étaient liés à sa contrariété.
La blessure n'était pas physique, mais morale. La voyant s'énerver de plus belle (et me causer beaucoup de stress...) j'ai essayé de lui dire qu'elle gagnerait bien plus à se calmer que si elle continuait à entretenir sa rage intérieure contre un événement passé (oui, c'était aussi un peu de l'égoïsme, car l'entendre pester est très difficile à vivre...).

Depuis des années, je m'exerce précisément à ne pas sur-réagir dans ce genre de situations, quand elles m'arrivent.
Tout simplement parce que j'ai remarqué, très rationnellement, que m'énerver, non seulement ne changeait rien au problème, mais en plus augmentait mon désarrois (je contribuais à "faire monter la sauce")...
C'est donc dans une logique secourable que j'ai voulu faire part de l'intérêt de tels efforts sur soi même. Sauf que... j'ai sans doute prit un raccourci trop "raccourci".

Ainsi ma mère m'a-t-elle renvoyée sur les roses, et m'a vertement reproché de chercher à imposer aux autres ce dont je ne suis pas capable moi même. J'ai été extrêmement blessée par cette remarque totalement fausse et injuste. Certes elle était en colère, mais une fois de plus, j'ai eu l'occasion de constater à quel point elle me connait mal !

Je ne demande pas aux autres des choses dont je suis incapable moi même.

Face à des situations similaires (attaque de petits pois surgelés, tentative d'évasion en masse de coquillettes, d’allumettes ou de cotons-tige...), je me suis efforcée depuis des années de cesser de me mettre en colère (ça ne me soulage pas, puisque ça augmente mon niveau de détresse émotionnelle). Je prend un temps pour évaluer l'étendue des "dégâts", et je m'attelle à la tâche en m'efforçant de ne pas ressasser les causes de l'incident. Je sais que j'y reviendrais, et que, en temps utile, je ferais le point plus posément.

Je reste en revanche hypersensible au refus de dialogue.
Certes il m'arrive moi même de refuser le dialogue sur certains sujets, comme les passions de ma mère, que je ne partage pas du tout, voire qui me contrarient, mais je la respecte. Je refuse donc le dialogue avant tout pour éviter tout énervement de ma part, et donc toute réaction d'agressivité.
En revanche le fait de refuser le dialogue alors qu'on est en détresse psychologique face à un événement inattendu reste un mystère pour moi.
C'est une attitude dénuée de toute logique à mon sens.
Pourquoi hausser le ton et se fâcher après moi? Je ne suis pour rien dans la chute impromptue du carton et son contenu, pas plus que je ne suis responsable de la configuration de la salle d'eau ayant facilité la chute... Pourquoi est-ce que je me retrouve à me faire gueuler dessus alors que je cherchais à apaiser ma mère???

Bon a posteriori, je comprends, mais sur le coup, ça ne fait que générer une profonde incompréhension, parce que "je veux aider" et on ne m'écoute pas, ce qui me semble être profondément contre productif.
Je sais pourtant bien que les autres ne sont pas moi et fonctionnent autrement.

Mais je trouve souvent que les autres ne sont pas logiques (je dois avoir du sang vulcain... cf Star Trek et Mr Spock), même si je ne suis pas (du tout, au contraire) dénuée d'émotions.

Hier je me suis retrouvée en surcharge sensorielle (le bruit dans la maison, qui est particulièrement "acoustique") et émotionnelle (la douleur de ma maman, fut elle psychologique, dans la salle d'eau, son agressivité face à mon intervention, son refus d'écouter, sa remarque erronée quant à mes "exigences" face aux autres quant à ce que je propose et ce que j'applique à moi même... car je propose et expose ce que je sais fonctionner pour moi, et donc le déni que je puisse avoir fait ce chemin là est très blessante...).

Bref, j'étais perturbée bien plus qu'en colère.

J'ai le sentiment de désarrois que certains de mes proches ne voient simplement pas les efforts que j'ai fais pour modifier mes schémas réactionnels (ce qui est difficile, lorsqu'on ne comprend pas bien les autres). Pourquoi donc ma mère continue-t-elle de prendre la mouche dès que j'essaie (avec grande maladresse) de l'aider à gérer ses émotions de frustration?
 
Attention, je ne dis pas que c'est ce qu'elle ressent véritablement (je ne suis pas télépathe).
C'est ce que je perçois, moi, comme étant les émotions que, elle, traverse "probablement", vu de l'extérieur, avec mes déficiences en matière sociale.

Autant dire que, entre ce que je ressens et la réalité, il peut y avoir l'épaisseur d'une feuille de papier bible comme la largueur du Grand Canyon!!!

J'en ai conscience.
Mais la conscience rationnelle ne change pas les ressentis.

Donc voilà, j'ai appris à prendre de la distance face aux situations anxiogènes et émotionnellement "dérangeantes" de mon quotidien individuel, à les regarder avec une certaine distance, avant de chercher à résoudre là chose.

Parfois il me faut un temps pour moi, pour évacuer l'émotionnel (m'assoir et pleurer un bon coup), puis je m'attelle au nettoyage ou toute autre action appropriée, en pleine conscience de mes actes, en m'efforçant de ne pas laisser mes pensées gigoter et interférer, ce qui me rend maladroite et gourde (au sens "gourd"), et présente un risque non négligeable d'erreurs d'appréciation lors des opérations, qui font que je me cogne dans les murs, penche mal la balayette, etc, et provoque de minis accidents, après l'accident principal.

Ensuite, quand tout est "remit en ordre", je dois impérativement me donner du temps de récupération, car tout cet enchaînement m'épuise nerveusement.
Je dois continuer de m'efforcer de ne pas cogiter. Alors je lis ou je passe à une activité répétitive mettant en jeu ma logique (comme certains jeux de "puzzles" complexes sur internet, comme Farm Heroes Saga). Je lis ou joue jusqu'à ce que mon équilibre soit rétabli.

Si la crise était vraiment importante (blessure physique, notamment), je dois impérativement dormir (souvent plusieurs heures) avant de pouvoir reprendre mes activités.

Je fonctionne comme ça depuis des années.
Je n'avais jamais réalisé vraiment que je fonctionnais comme ça.
Il aura fallu que je le mette par écrit pour le comprendre vraiment.

Quand je "viens au secours" d'une personne qui me semble énervée ou en colère contre une chose ou contre un incident, je ne cherche en aucun cas à donner des leçons ou être pédante.
J'essaie en fait, avec une maladresse terrifiante de partager mon expérience.
Mais pas du tout au bon moment.

En tout cas, ce sont des réactions qui se travaillent, s’apprennent et, en ce qui me concerne, demandent à être entretenues en conscience.

Il ne s'agit pas de stoïcisme mais de protection émotionnelle, luttant contre le stress et l'anxiété, barrières à une vie épanouie.

En relisant, je trouve que ça fait un peu "prof" ou "notice technique", mais je n'arrive pas à trouver d'autres termes.

Hier, je me suis plongée à cœur perdu dans Farm Heroes Saga...



mercredi 13 avril 2016

La Vie n'est pas un long fleuve tranquile...

><
Je commence à passablement me connaître. Quand je dors tout le temps, il y a un soucis. Je compense quelque chose. Or, j'ai dormi beaucoup jeudi dernier, dimanche après midi et beaucoup lundi aussi. Et ce matin je me suis réveillée à 6h30 puis j'ai comaté jusqu'à 9h30.

Je crois savoir ce que je compense, et j'ai pas envie.

Je veux pas. Je fais l'autruche. Je suis triste. J'ai pas envie de ça.

Pourtant il y a mon cerveau qui essaie de communiquer avec moi et je fais la sourde oreille. Bordel je me sens bien avec lui!!! "Pour dormir?" il me demande, le petit con avec ses synapses partout...
Ben heu.. non ! pour être avec lui !
"Ben ça se voit pas, la marmotte!", il me répond, le petit con... "en plus tu compense chaque fois que tu le vois... tu roupille 9 voire 10 heures d'affilé".... crénom de non, tu vas te taire, ciboulot de mes deux?
"Et pis tu compense pas quand vous sortez, que vous voyez des gens nouveaux, qui te font kiffer, tu trouve pas ça bizarre ?".

Tais toi, tais toi, tais toi, tais toi...

Merde.
T'es moi, bordel, t'es moi, t'es moi, t'es moi... Bhouhouhouhouhou (grosses larmes qui coulent partout).

T'est un vilain cerveau, je te fais la tête, na !
"Tu peux pas, je suis toi, je te signale... je suis pas une voix dans ta tête, je suis tes propres pensées, qui fulgurent à chaque seconde... tu crois pas que tu lui donne de faux espoirs? Hier qu'est'ce t'as foutu, encore, à réactiver ton compte NL? T'es conne ou quoi ? Tu as pas encore compris pourquoi tu as tes petits soucis de santé ?"

Tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi...

Et comment je fais pour le lui dire moi?

Par un lâche billet sur mon blog où j'essaie de lui expliquer que je me bats avec moi même, mais que moi même l'emporte, et que c'est le morceau qui veux que je reste vraiment vraiment vraiment célibataire...?

Je l'aime quoi.
"T'es sûre?"
Ben en amour, j'ai jamais été durablement sûre de rien...

Je veux pas, fout moi la paix.
"Tu sais bien que c'est ça que tu veux"... "tu l'aime, c'est ton chéri, mais tu n'y arrive pas... il n'y est pour rien, c'est toi qui est comme ça. C'est tout."

Non, c'est pas tout. C'est dégueulasse, quelque part. Je ne veux pas l'abandonner.
"Tu ne l'abandonne pas, tu essaie de vivre en accord avec toi même."

Mais ça fait mal, bordel!

"Oui, ça je sais... Mais tu ne peux pas le laisser dans l'illusion, continuer à lui mentir..."

Je ne lui mens pas.

"Non. Juste par intermittence. Je sais très bien que tu es toujours sincère à l'instant "T" où tu dis les choses. Mais il faut que tu soi honnête avec toi à 100%, aussi, pour que tu t'épanouisse, tu le sais. C'est comme ça, c'est tout. Je sais que c'était plus simple quand ils habitaient à l'autre bout de la France, mais là il habite à 20 bornes et passe devant chez toi tous les jours... tu dois faire avec. Il peut rester un pote."

Non, je suis pas sûre de le supporter.
J'ai essayé, on voit ce que ça donne :
Un dialogue de mes deux (lobes cérébraux), pour essayer de me convaincre que pour l'instant mon équilibre émotionnel prime sur... sur la peur de faire souffrir quelqu'un que j'aime, mais avec qui je souffre à chaque instant, parce que je l'aime mais que je ne supporte plus de le fréquenter.

Pffff... Il y a quelqu'un sur la toile qui arrive à me suivre?
SVP, ce(s) quelqu'un(s) peuvent me donner un conseil avisé?

Non? Une fois... deux fois....... trois fois !
Démerde toi, Ségo.


Rhaaaaaaaaa.
Et crotte de bique mauvais choix, j'aime l'odeur...
Chiotte de vérole (merci papa pour tes expressions de dépit si imagées...).

J'en peux plus, c'est vrai.
Je voudrais.
Mais je n'en peux plus, vraiment.
J'ai mal. Si je m'écoutais, je me gratterais au sang, mais je ne veux plus jamais faire ça de ma vie.
Si je peux tenir une promesse que je lui ai faite, c'est bien celle là.

Et merde.

Je suis pas complètement lâche...
Ce n'est pas via ce billet qu'il l'aura apprit...

Volontairement mariée, séparée, célibataire, nulligeste.

Bon, en même temps c'est ce à quoi j'aspire depuis des années, alors pourquoi je chiale?
Même pas de chats pour me faire des câlins...



Edit : J'ai causé avec moi même et j'ai décidé que :

Lui, je ne veux pas qu'il sorte de ma vie  !
Alors il y reste.
C'est tout.