mercredi 7 septembre 2016

Potentiel intellectuel...

Voici des mots dans lesquels je me retrouve étrangement...

Est ce que j'étais une enfant HPI (Haut Potentiel Intellectuel)?
Certaines personnes pensent que "oui"...
Plusieurs des personnes que j'ai rencontré au cours de ces 20 dernières années ont en effet déjà émit cette hypothèse.
Dans ce cas, serais-je une personne HP-C (Haut Potentiel Complexe)?
Au regard de la présentation suivante... cela m'apparaît possible.
Toutefois, sans mesures fiables, aucun moyen de le savoir en vérité...

Il est à noter que les profils HPI ne sont pas incompatibles avec les Troubles du Spectre Autistique.
Pas d'exclusion, mais pas d'inclusion automatique non plus...

J'ai surligné en violet les passages qui font profondément écho en moi...

"HP- Profil Complexe

Cognition

L’enfant à HP- Profil Complexe (HP-C) a besoin d’apprendre, mais surtout de comprendre ce qu’il apprend et pourquoi il l’apprend. Ce besoin de stimulations quasi permanent lui confère une grande curiosité concernant le monde qui l’entoure.

Le processus d’adaptation repose ainsi principalement sur un filtrage des stimulations au travers de son intelligence, et plus particulièrement de ses capacités (défensives) de rationalisation.

La pensée, probablement par adaptation à ce « picorement cognitif », apparaît rapide, fulgurante, associative et intuitive. Il s’agit d’une pensée profondément divergente, où une image en appelle une autre, un mot en fait surgir un autre, pour arriver de fil en aiguille à l’Eureka.

C’est pourquoi tant d’enfants et d’adultes à profil Complexe relatent ce « cerveau qui tourne en permanence », comme si la réflexion était une addiction. Ainsi, l’enfant à HP-C convoite cette drogue ; mais elle l’épuise parfois.

L’univers interne se montre ainsi très riche et imagé, et l’enfant éprouve un grand besoin de prendre régulièrement du temps pour laisser vagabonder sa pensée fantasmatique débordante.

Un autre avantage conféré par ce profil HP-C réside dans la créativité qu’il induit (Gibello, 2003). En effet, le mode cérébral analogique repose sur des associations symboliques et sur une forte charge émotionnelle, terreaux essentiels à la capacité de création.

En revanche, on notera une difficulté dans le raisonnement analytique et dans les capacités d’approfondissement. Cette difficulté est liée à la fois à la préférence cérébrale analogique au détriment d’un fonctionnement digital, et à l’instabilité inhérente à tout processus émotionnel.

Par ailleurs, le mécanisme préférentiel de pensée analogique met l’enfant à profil Complexe aux prises avec une difficulté de planification et d’anticipation. Ce phénomène s’explique probablement par le caractère non chronologique de la pensée en arborescence par opposition au processus de planification.

L’expression psychomotrice se montre ainsi très irrégulière, ponctuée à la fois de « coups de génie corporel » et de « pieds pris dans le tapis ».

Enfin, la vulnérabilité attentionnelle, psychomotrice, et émotionnelle dont souffre souvent cet enfant se montre en décalage avec certaines de ses aptitudes cognitives. Cette dyssynchronie se traduit d’ailleurs par une plus forte hétérogénéité des résultats aux échelles de Wechsler (Terrassier, 2005). 

 Comportement

Le comportement de l’enfant à HP-C correspond généralement à son fonctionnement cognitif : il est assez inégal.

En premier lieu, on observe un enfant à la personnalité atypique, cultivant la différence, sans forcément le vouloir. Que cette différence s’exprime sous une forme introvertie ou extravertie, cet enfant ne passe jamais inaperçu. Il bénéficie et pâtit à la fois d’une présence particulière, connotée positivement ou non.

L’enfant au profil Complexe est animé par une sensibilité « à fleur de peau », qui lui confère souvent un humour cinglant, ayant probablement une fonction sublimatoire.

On le qualifie ainsi fréquemment d’ « incontrôlable », « caractériel », « mal élevé », surtout quand il se trouve dans un contexte où certaines règles sont incontournables : système scolaire, jeu, compétition, vie en société (Terrassier, 2005)… Car cet enfant supporte assez mal l’aspect rigide et froid d’une règle, qui, pour être en mesure de s’adapter à la majorité, s’avère forcément grossière et sans pertinence dans certains cas… ce qu’il ne manque pas de pointer !

Sa différence mal assumée, souvent déniée, et sa sensibilité exacerbée l’emprisonnent ainsi dans des écueils relationnels, et parfois dans une tour de solitude. Qu’il se présente comme un chef de file ou comme un marginal, son attitude au sein du groupe ne souffre pas la demie mesure, de sorte qu’il fait rarement l’unanimité en société…

Consciemment ou non, il peut aisément se mettre en position difficile par la provocation, incapable d’adopter une position politiquement correcte, de sécurité ou d’économie (physique, psychique, relationnelle). Il engendre ainsi, sans le vouloir, désapprobation et rejet, ce qui le fait profondément souffrir.

Pourtant, il s’agit la plupart du temps d’un enfant généreux et attachant. De surcroît, il est en capacité de communier avec l’émotion de son interlocuteur, d’être en sympathie pour l’autre. Mais s’il est apte à « fusionner » émotionnellement, il rencontre une réelle difficulté à faire preuve de suffisamment de flexibilité mentale pour se mettre à la place de l’autre sur un plan affectif tout en gardant une certaine distance. En d’autres termes, il s’agit d’un enfant pourvu de sympathie, mais assez dénué d’empathie.
En outre, l’inconstance des émotions qui le transportent peut l’amener parfois à se montrer agressif envers autrui (Marcelli & Braconnier, 2007). Son côté imprévisible dans la relation semble dès lors trop effrayant pour son entourage, qui, bien que fasciné par lui, a tendance à le tenir à distance pour se protéger de ses ardeurs.

Le parcours scolaire apparaîtra comme hautement dépendant de la relation à l’enseignant. S’il parvient à se nouer une relation qui dépasse les tentatives régulières de cet enfant de questionner les limites posées, et qu’il se crée un lien émotionnel entre l’enseignant et lui, alors l’enfant à HP-C sera en mesure d’exprimer son potentiel. Si, en revanche, la relation qui s’installe est basée sur un rapport frontal dont l’objectif principal est d’amener cet enfant à s’adapter au système coûte que coûte, alors les conséquences au niveau des performances scolaires et du comportement peuvent devenir désastreuses.

D’aucun décriront ainsi l’enfant à HP-C comme manipulateur. Sa compréhension fine des processus émotionnels, bien que mal gérés, et son besoin de maintenir un contact affectif constant comme lien entre lui et son environnement sont pour beaucoup dans cette interprétation.

En réalité, la plupart des enfants à profil Complexe sont en souffrance : Le monde qui les entoure leur est étranger et menaçant, de sorte qu’ils sont contraints de développer des capacités cognitives et une sensibilité extrêmes pour se l’approprier, au prix d’une dépense attentionnelle considérable.

Par ailleurs, la différence de temporalité et de spécificités entre sa réalité interne et la réalité externe plonge souvent cet enfant dans un sentiment de frustration intense, qu’il a bien du mal à maîtriser. Il ne supporte pas de ne pas réussir immédiatement une tâche, et préfère l’abandonner ou ne pas s’y engager pour ne pas avoir à faire face à une angoisse d’échec. Il éprouve aussi la plus grande difficulté à faire preuve de patience ou à ne pas voir son désir assouvi.

En résumé, l’enfant à Haut Potentiel Intellectuel, profil Complexe, bénéficie d’une pensée hors normes, d’une grande créativité et d’une capacité d’attachement considérable. Cependant son inconstance dans l’effort et les irrégularités dans ses capacités cognitives, psychomotrices et relationnelles font de lui un enfant souvent fragile, isolé et en souffrance qu’il convient d’accompagner pour valoriser son potentiel et minimiser ses handicaps."

Source : Centre Psyrene.
http://www.centre-psyrene.fr/

vendredi 2 septembre 2016

Triste et perdue

Je suis triste et perdue, en ce moment.
J'ai toujours été triste et perdue, dans ma vie. Des fois un peu moins qu'à d'autres moments, mais j'ai quand même l'impression que c'est ce sentiment qui prend le plus de place.

Je ne sais pas qui je suis, pourquoi je suis là, ce que je dois faire, ni où je vais...
Je me suis efforcée d'avancer, depuis toujours, parce que je ne sais pas quoi faire d'autre.
Mais ça fait si mal depuis tellement de temps...

Je ne parle pas de la mort de mon mari, même si ça n'aide bien entendu pas.

Je suis perdue depuis des années. Depuis avant Alain.
En fait, j'évolue depuis toujours dans une sorte de brouillard qui n'a aucun sens.

J'ai 34 ans et j'ai l'impression que je ne serais jamais capable de faire quelque chose de bien de ma vie.
J'ai tellement peu de ne pas "y arriver". J'ai tellement peur de tellement de choses.

Je suis en colère, parce que j'avais l'espoir qu'avec la fin de la maladie d'Alain, avec son décès, je pourrais avancer. Je sais que c'est encore tout récent... mais j'ai l'impression inverse : celle d'être désormais prise au piège dans une mare de bitume en cours de solidification.
Je panique totalement.
J'ai l'impression que je ne pourrais en réalité plus "avancer" dans ma vie avant de longs mois, plus prisonnière que jamais de cette relation.

Aujourd'hui je me suis demandé de drôles de choses...
Je me suis demandé si je n'allais pas retourner vivre à notre appartement, que j'avais quitté parce que la cohabitation avec la maladie d'Alain était devenue insupportable.

Je vis depuis de si longs mois chez les autres, chez mes parents.
Jamais je ne me suis sentie "chez moi", dans cette maison... mais je ne sais plus si je suis chez moi dans notre appartement.

J'ai envie de tout ranger, là bas, de faire le vide, d'arracher l'affreux revêtement de sol du "bureau", de bouger les meubles, de tout réorganiser... j'ai envie d'y ramener le plus gros de mes affaires, de retourner vivre là bas, de rentrer à la maison.

Mais je suis effrayée à cette idée... J'ai peur qu'on me le reproche d'une manière ou d'une autre, alors que je suis pourtant bien chez moi, là bas! J'ai peur qu'on me reproche que c'est trop tôt. Je me dis que l'appartement est en mauvais état, qu'il y a plein de travaux à faire là bas...

Malgré la rénovation des extérieurs, il fait chaud dans cet appartement... la cuisine ne ressemble à rien, non plus que la salle d'eau, dont le bac de douche serait à changer (j'aimerais avoir une baignoire, tant qu'à faire)... l'isolation phonique est désastreuse... mais là où je vis actuellement j'entends la rue, les bus, les voisins...

Je me suis demandé si cet appartement avait vraiment un sens pour moi. Mon opinion sur la question fluctue beaucoup. Parfois je me dis que nous aurions mieux fait de louer quelque chose, au lieu d'acheter... À d'autres moments je me dis que j'ai envie de retrouver un vrai "chez moi", à d'autre je songe à tout faire refaire à neuf et ensuite... acheter autre chose, ailleurs... Ou que je resterais...
Et puis il y a des moments où je ne me dis rien du tout, j'ai juste envie de fuir.

Je suis en colère à cause des histoires de succession.

Alain a toujours voulu que j'ai de l'argent "à moi" et voilà qu'on me dit que mes comptes à la banque sont dans la communauté de bien et que même l'argent que j'ai mis moi-même de coté, en fait, il n'est pas "à moi", mais dans la communauté, et qu'en conséquence, il entrera dans la succession.

Si j'avais su, jamais je n'aurais accepté la suggestion de mon mari de faire transférer mes comptes de ma banque vers la sienne. Et surement pas mon Livret A.

La communauté réduite aux acquêts. Un truc qui ne veut rien dire, finalement, si un compte qui est à mon nom propre est en fait dans la communauté.

Des choses auxquelles je n'ai pas prêté attention pendant mes cours à la fac, trop obsédée par l'angoisse des partiels, terrorisée par les commentaires d'arrêts de tous poils, la jurisprudence et tout ce genre de choses...
Je me sens nulle.

Quatre années d'étude pour un diplôme que je ne sais même pas réclamer, qui n'a aucune valeur qualifiante et qui ne m'aide en rien à affronter la vie.

Je suis en colère et je suis triste.

Je me sens incapable de vivre.
Je ne vois pas ce que je fais là.

Je ne peux même pas aimer quelqu'un sans perdre complètement la boule, sans me sacrifier, m'effacer pour essayer d'être la personne que je crois que l'autre veut que je sois. J'ai toujours été comme ça, aussi loin que je me souvienne. Mais bien sûr, ça occasionne de l'angoisse et de la frustration, parce que personne ne peut vivre comme ça, en s'oubliant lui même...

J'ai aimé Alain comme ça. J'ai sacrifié beaucoup de choses, y compris des choses stupides, comme le fait de ne plus faire de vélo, parce qu'il n'aimait pas ça, parce qu'il n'aimait pas que j'en fasse, parce qu'il était tellement inquiet pour moi qu'il m'empêchait d'en faire...
J'ai passé mon enfance, mon adolescence et une partie de ma vie de jeune adulte sur une bicyclette.

C'est un  détail. Il y a eut tellement de détails.
Seulement, une montagne de détails, ça fait quand même une montagne.

Qui je suis, si je ne peux pas aimer et que je n'arrive pas à avoir une vie, que je ne sais même pas ce que je voudrais dans la vie ?

Je me sens tellement vide.
Vide de sens.

Je commence à comprendre les rapports que j’entretiens avec le monde, la société, les autres êtres humains, mais je ne sais toujours pas qui je suis, ce que je pourrais être ou devenir, quel type d'avenir s'offre à moi, l'intérêt qu'il peut représenter.

Je veux vivre, ça je l'ai déjà.
Je sais que j'ai des tas de passions, mais j'ai du mal à donner une priorité claire à l'une ou l'autre.

L'école me manque, même si je détestais ça...
Le coté institutionnel, qui fait qu'on fait tel truc le lundi, tel truc le mardi, etc. C'est ça qui me manque. Que ma vie soit régie par des rythmes qui m'impulsent.
La clinique me manque.
Le monastère, peut être, même...
Mais je sais très bien que je ne suis pas faite pour ce genre de vie là.

J'ai besoin de plus de choses dans ma vie, mais je ne sais pas lesquelles...

Je suis terrorisée par ma vie actuelle parce qu'elle n'a pas ce sens donné par des choses qui me sont extérieures.

J'arrive à retrouver un certain entrain avec la salle de sport, mais de manière très minime.
En même temps je suis terrorisée par l'idée de devoir faire des choses de manière régulière.

Je suis actuellement dans un état tel que je serais incapable de retravailler comme je l'ai fais, que ce soit en intérim ou dans le secteur de l'aide aux personnes.
Quoique quelques services rendus ces derniers mois me font dire que je serais peut être une bonne coursière ou livreuse...?

La plupart des autres activités qui me viennent à l'esprit me semblent tout de même inenvisageables...
Je me sens simplement "bonne à rien". Incapable de travailler en équipe, fort peu capable d'interagir avec d'autres personnes, de "m'imposer", ayant besoin de consignes écrites pour être efficace, ainsi que de comprendre parfaitement les tenant et aboutissants de ma tâche (et si elle me semble dépourvue de sens, ou incompatible avec la "bonne santé générale", j'aurais du mal à la faire correctement).

À partir de là, je ne vois pas ce que je pourrais bien faire de ma vie.

Je me sens fatiguée et malade.
Malade de ne pas comprendre, de ne pas savoir, de ne pas "y arriver".

J'ai envie de changement.
Mais je ne sais pas comment l'impulser.

En rentrant chez moi ?
Est-ce bien "chez moi" ?
Ce "chez moi" me semble bien loin du centre de mes intérêts actuels, c'est à dire de ma salle de sport... et pourtant c'est tout près ! Quelques minutes en voiture ou en vélo (mais dur dur, la remontée, à vélo...).
C'est chez moi, après tout...

On dit parfois "Un petit chez soi  vaut mieux qu'un grand chez les autres".
Je commence à ressentir profondément le sens de ces mots... même si mon chez moi me semble un peu étranger... Il est entouré de choses qui m'apparaissent aujourd'hui hostiles, comme tous les lycéens qui vont et qui viennent, les voisins de paliers et d'immeuble, la circulation dense, le parking pas privatif...

Je crève de trouille, décidément.
Vraiment très triste et perdue.

Je voudrais une petit chez moi qui soit vraiment seulement à moi... ailleurs.