samedi 31 août 2013

Petit bilan sur moi même

Voici déjà quelques mois maintenant que j'ai quitté la clinique Lampre-Caussade en faveur du CMP de Tarbes. Aucun regret, au contraire, que du positif. Je me sens bien mieux dans ma peau en général, j'arrive à faire des choses nouvelles, et même mon quotidien est transformé. Je me sens plus à l'aise avec les gens et ne ressens plus du tout le besoin de "tricher" sur ce que je suis, ce que je pense ou ressens. J'ai vraiment le sentiment d'avoir fait un immense pas en avant.

Une des premières choses qui m'ont aidé, c'est mon agenda journalier. Un planning quotidien que je rédige, dont les tâches principales sont de ranger la cuisine ("RC"), matin, midi et soir et brosser mes dents ("BD"... riez pas... c'est dingue ce que c'est dur, vous pouvez pas savoir!). S'y ajoutent des tâches genre "étendre le linge", "repasser le linge", des indications simples ("travail" de telle heure à telle heure, c'est évident que je ne risque pas de "zapper").
On y trouve aussi des injonctions genre "ne pas gloutonner", "aller marcher", "prendre une douche" (gloups...). Et aussi une forme de journal en bas de page, avec un petit compte rendu des événements marquants de la journée, pour moi, pour mon mari ou autre.
 

Ensuite, le soutien de mon entourage, aussi. Que ce soit ma famille, mes rares amis, mes employeurs. La plupart des gens sont finalement très compréhensifs, et je m'efforce de leur rendre ce qu'ils me donnent en terme de confiance.

Je commence à me sentir vraiment bien, naturelle, avec les autres. Reste encore l'étape d'aller davantage vers eux, mais pas facile quand on est dans une situation d'aidant envers son conjoint. Mais tout en me disant que c'est dommage de "louper ça", et bien je me dis aussi que je veux profiter à fond de mon mari, de notre couple, de ces quelques moments merveilleux qui nous sont offerts. Pour le moment, c'est là que se situe mon leitmotiv. Et si je peux me trouver une activité sympa à coté, sans trop de "contraintes", ça sera avec plaisir.


dimanche 18 août 2013

"Est-ce que tu ne t'intéresse vraiment pas à ce que font les autres?!?"

C'était un samedi après-midi. Mes parents partaient de chez nous, après trois jours passés ici. Ma mère était restée greffée à son notebook une partie du temps, faisant visiblement des trucs hyper importants qu'elle n'aurait pas pu faire à un autre moment.

J'aurais aimé qu'on aille se promener, plein, autour de la maison, mais je ne savais pas trop comment le proposer, le demander, et je n'ai pas osé. En plus chaque fois que j'entrais dans ma salle de séjour, elle était penchée au dessus de sa machine et je ne savais pas comment la prendre (ni le prendre, ce fait qu'elle s'intéresse plus à l'informatique qu'à moi). Sans compter les fois où elle était carrément installée dans l'entrée, câble réseau direct branché sur la Box, un tabouret pour elle, un pour le Notebook.

Chaque fois qu'elle vient, je suis contente, parce que j'ai envie de partager des trucs avec elle. Chaque fois je suis déçue, parce que on ne partage rien, en fait. Elle, elle est dans sa bulle et je ne sais pas comment y entrer. Je parle de moi, de mes passions (cuisine, travail, ambitions professionnelles...) mais je n'ai pas l'impression qu'on partage vraiment un truc. Elle, elle me parle de l’Espéranto et de trucs espérantistes, elle me parle de "Fakir", journal "alternatif" très très engagé à gauche, qu'elle me propose toujours de me "laisser", bien que je refuse... elle me parle des trucs dans lesquels elle s'engage. Elle me parle de ses passions, en quelque sorte. Mais ça a toujours une odeur de prosélytisme, pour moi, et je n'aime pas ça.

Qu'elle cherche à faire connaître des trucs qui la passionne, je le comprends parfaitement. C'est pleinement humain et respectable. Mais j'ai toujours le sentiment désagréable qu'elle cherche mon adhésion, mon approbation pleine et entière, voire mon engagement personnel dans sa cause, et ça, ça me dérange profondément.
Il y a des thèmes qui reviennent de manière récurrente dans le discours de ma mère. Espéranto et "communication équitable". Linux. Anticapitalisme. Médiapart. Des trucs dans le genre...

Peut être que si je n'avais pas baigné dans ces trucs là dès le plus jeune âge, je m'y intéresserais plus. Mais d'avoir macéré dedans, ça m'en a un peu dégoutée. Je ne veux pas dire que j'ai filé dans la direction opposée, mais je suis plus modérée que maman, sur de nombreux points, et je préfère vivre ma vie au petit bonheur, le vrai, celui de chaque jour. Le militantisme, ce n'est pas pour moi.
J'aimerais que ma mère admette que j'aimerais qu'elle oublie un peu ce rôle de militante, en famille.
♦♦♦

Le samedi, donc, en partant, elle me parle (je crois...) des petits livrets qu'elle a créé pour promouvoir un de ses thèmes de prédilection. Elle me dit qu'elle n'a pas pensé à les emmener... puis elle ajoute d'un air triste et blasé "mais de toute façon, tu les aurais à peine regardés et aurais dis "c'est bien" avec un air condescendant...". Oui, elle a raison sur ce point là. Parce que je ne m’intéresse pas à ce prosélytisme. À une époque lointaine, oui, parce que je cherchais à ce qu'elle s'intéresse à moi. Mais ça ne marchait pas, alors j'ai arrêté. C'était il y a longtemps.
Ensuite elle a ajoutée cette phrase, d'un air très triste et plein de reproches :"Est-ce que tu ne t'intéresse vraiment pas à ce que font les autres?!?"
Je n'ai pas su quoi répondre sur le coup.

Mais si.
Bien sûr que si, je m'intéresse aux passions, aux loisirs, à tous ces trucs qui font l'âme humaine, le vivre ensemble, le bonheur de partager. Mais surtout quand je sens que les gens qui partagent avec moi ressentent avant tout le plaisir de faire, en lui même. Le plaisir de dessiner pour dessiner, le plaisir de cuisiner parce que ça leur fait du bien, le plaisir de prendre des photos parce que le monde contient toujours de la beauté.
Ce que j'aime, c'est ça, la beauté du monde, des éléments qu'on assemble, chacun à son échelle, que ça soit des mots, des pigments, des saveurs, des mouvements, des sons, des idées, et ce que ça apporte en plus au monde. Cette beauté, ce plaisir de faire et de partager.
Le plaisir de dessiner pour dessiner, pour offrir un beau dessin, pour s'offrir la fierté d'avoir fait, d'avoir créé sa propre beauté, son propre cadeau au monde ou à soi. Le plaisir simple de cuisiner un bon repas et de faire une belle photo. Le plaisir d'écrire et de partager ses expériences. Toutes sortes de choses. Faire pour faire. Avec le plaisir de faire.

Parfois, faire pour montrer, pour représenter, pour défendre quelque chose, une cause. Agir pour le monde, je trouve ça drôlement bien. Défendre les autres, les pauvres, les souffrants.
Mais pas exclusivement.

L'exclusivité de la création de ma mère pour ses causes, celles qu'elle défend, et bien non, je ne m'y intéresse plus. Mais qu'elle arrive un jour avec un simple cake au noix, comme elle en faisait quand j'étais enfant, ou avec une belle photo de paysage, de chat ou de tout sujet qui sort de son champ habituel de passion, ou qu'elle me montre une danse qu'elle aura appris "just for fun"... je serais heureuse de partager avec elle, de m'intéresser, de lui montrer qu'elle compte pour moi.

Mais le militantisme à tout crin, le prosélytisme tellement permanent qu'il tourne à l'obsession, si inconscient que ce fut, j'en ai marre.
Pourtant les esperantistes linuxiens font des trucs marrants...

mercredi 14 août 2013

Maladroite...

Ces temps ci je suis maladroite. Très. Je laisse tomber les choses (pas un jour sans qu'un couvert m'échappe des mains, ou que je renverse un truc d'un geste trop rapide). Et puis je me blesse. Beaucoup. Pas gravement, mais beaucoup : rien qu'en ce moment j'ai un bleu sur la jambe gauche, une brûlure au poignet droit et une écorchure un peu plus haut sur le même bras, une autre écorchure cicatrisée (moche) sur l'épaule droite, un doigt en poupée, sans compter les multiples petites entailles sur les doigts, presque "ordinaires", ni les nombreux jours dans le mois où je me mord les lèvres ou la langue, ou encore que je me brûle celle-ci.

Cette maladresse devient pénible.
Trop pressée? Pas attentive ? Seulement ça ?
Je me le demande, quand même.