jeudi 26 février 2015

Demande d'hospitalisation

Depuis pas mal de temps ça va mal.
Je ne supporte plus la pression de la maladie de mon mari. Cela dégrade beaucoup mon équilibre.
Depuis le 18 février, mon mari est hospitalisé. Il en souffre, mais je continue de souffrir également, dans le doute de la suite qui sera donnée aux événements. Je ne peux plus prendre en charge Alain et sa famille (enfants, frères, sœurs...) agissent comme si tout reposait sur moi entièrement.

Le discours est simple: puisque Alain veut rester chez lui, il doit rester chez lui. "Il a l'argent". Et moi je compte pour du beurre. Malgré sa perte majeure d'autonomie, malgré le fait qu'il ait des troubles du comportement (antérieurs à sa maladie, bien dissimulés mais réellement aggravés par la DCB), je dois tout "prendre sur moi".

Je suis sa femme après tout.

Sauf que mon dos crie "STOP" (lombalgies, sciatique, et plus récemment, déplacements de vertèbres dorsales.
Sauf aussi que mon état psychique se dégrade... Ecorchures compulsives et scarifications.

Je suis une épouse à bout.

Hier j'ai reçues deux informations contradictoires à moins de deux heures d'intervalle.
La première, donnée vers 17h, m'annonçait la sortie d'hospitalisation de mon mari pour le lundi 2 mars, avec bénéfice d'une Hospitalisation à Domicile (HAD). Bon. Bien que je pense sincèrement que la place de mon mari ne soit pas entre nos murs de particuliers, mais dans un service où on s'occuperait vraiment de lui (ce n'est pas le cas à l'hôpital), je suis prête à essayer.
Sauf que vers 19h le service de neurologie m'a indiquée la sortie de mon mari le 2 mars, mais sans bénéfice d'une HAD, ce qui est totalement inacceptable pour moi.

Il est hors de question que je m'occupe de lui chercher des aides pour tout ce que je ne ferais plus. Comme il est hors de question d'avoir des étrangers sans arrêt chez nous!

Mon mari dit qu'il a les moyens financiers et que si je ne supporte pas la situation, je n'ai qu'à partir.

Sauf que ce n'est pas si simple. Je crève de trouille que le système ne lui convienne pas, qu'un des intervenants lâche l'affaire, soit incompétent ou que sais-je, et ça ne me tranquillise pas, un "bidouillage" entre le SSIAD (Services de Soins Infirmiers À Domicile) et le SAAD (Service d'Aide À Domicile), et un éventuel portage des repas.
En plus je serais toujours exposée à l'agressivité de mon mari en cas de contrariétés.

Mardi, j'avais rendez-vous avec ma bientôt ex médecin traitant.
Sur le conseil de mon psychologue du CMP, en absence pour cause de congés de ma psychiatre là bas, je devais voir mon médecin pour qu'elle demande mon admission à la Villa Bleue, une clinique psychiatrique où j'aurais pu faire un séjour de repos... et obliger mon mari a accepter une structure spécialisée, même temporairement.

En attendant une place dans ladite clinique, je devais être hospitalisée au CHS local.
Sauf que ce médecin n'a rien fait du tout.
Je reste dans ma merde.

Alors hier soir et une partie de la nuit, j'ai été prise de crises d'hyperphagie et de crises de grattage intenses. Pour la bouffe, ça va. Pour le grattage, j'ai plusieurs zones de forte abrasion très douloureuses, ce matin. Tout contact va être très pénible. Heureusement il me reste des bandes stériles extensibles pour limiter les frottements. Et des pansements.

En tout cas ce matin je vais essayer de voir le seul médecin en qui j'ai vraiment confiance dans la région d'Angoulême, même si elle n'est pas franchement "à coté". Mais au moins je pense pouvoir lui faire confiance. Elle a toujours été à mon écoute...

Sauf que c'est avec son interne, que j'ai rendez vous.
À 15h.

Alors je vais essayer de trouver une autre solution en attendant.

Et faire mon sac.

dimanche 15 février 2015

Violence.

"L’égoïste n’est pas celui qui vit comme il lui plaît, c’est celui qui demande aux autres de vivre comme il lui plaît ; l’altruiste est celui qui laisse les autres vivre leur vie, sans intervenir".

Wilde, Aphorismes


"La violence psychologique est un abus de pouvoir et de contrôle d'une personne sur une autre. Elle s'exprime par des mots ou des attitudes (paroles blessantes, insultes, menaces, moqueries, bousculades, indifférence, dans l'objectif de faire peur...) qui sont vécues comme traumatisantes par la victime.
Les comportements suivants sont généralement reconnus comme des formes de violence psychologique :
  • Rejet de la personne en ignorant sa présence ou sa valeur, lui faire comprendre qu'elle est inutile ou inférieure, dévaloriser ses idées et ses sentiments.
  • Isoler la personne par la  réduction de ses contacts (amicaux, professionnels, familiaux, thérapeutiques...) et la restriction de la liberté de mouvement (physique ou par la menace psychique).
  • Dévaloriser la personne en l'insultant, la ridiculisant, en niant son utilité ou sa valeur, ses capacités, voire en se comportant d'une manière qui porte atteinte à l'identité, à la dignité et à la confiance en soi de la personne.
  • Terroriser la personne en lui inspirant un sentiment de terreur ou de peur extrême, en la contraignant par l'intimidation ou encore en la plaçant dans un milieu inapproprié ou dangereux, ou menacer de l'y placer. Jouer sur les angoisses connues (phobies, angoisses...) ou en menaçant des biens.
  • Menacer d'abandon, de violences graves, de mort, de suicide (culpabilisation).

♦♦♦
    J'ai connu ce genre de choses pendant presque toute ma vie commune avec Alain, avant et après notre mariage. Mais chaque fois je me persuadais que c'était moi qui avait un problème, que j'étais "trop fragile" pour assumer notre relation et qu'en conséquence, c'était à moi de faire plus d'efforts.
    J'ai failli me tuer à faire des efforts pour lui.
    Je m'interroge souvent sur la manière qu'ont les autres victimes de telles situations de s'en extirper...