jeudi 1 septembre 2016

"Aspie quizz"

Hey hey...
Il est tard, je ne dors pas, alors pourquoi ne pas se faire un petit test, comme ça, tranquillou ?
Je ne suis pas trop portée sur les tests des magazines féminins genre Cosmo, Elle ou Psychologies, ceci dit.

Je me concentre plus sur des trucs qui ont un véritable intérêt...
Ceci dit, celui-ci, ça fait quand même plusieurs fois que je le fais, je répond avec la plus grande sincérité, et je me retrouve avec le même résultat que la première fois, à 3 ou 4 points près...

"The" Aspie Quizz...
Le test en ligne qui est sensé indiquer si on a des raisons de se sentir un peu autiste, ou pas...

"Le but de ce test est de donner une indication fiable du spectre de l'autisme chez les adultes.
Vous pouvez choisir de participer à notre évaluation des modifications de résultats au fil du temps et nous aider à calibrer le test (vous devez vous identifier avec un nom d'utilisateur valide ou enregistrer un nouveau nom d'utilisateur pour cela) ou d’aller directement au test simplifié.
Les statistiques et résultats sont sauvegardés dans une base de données. Les statistiques peuvent être publiées, comme la recherche de données ou de contrôle permettant d'étalonner le test. Nous ne sauvegardons pas les adresses IP ou autres informations personnelles.
"

Tentés?

En ce qui me concerne, le résultat obtenu est invariablement "Vous êtes très probablement Asperger".
Je n'ai jamais dépassé le score de 40/200 en "neurotypique" et je ne suis jamais descendue en dessous de 170/200 en "traits Asperger".
Pourtant j'ai essayé de biaiser, mais sans essayer de mentir non plus...

Il est clairement affiché sur le site que ce test n'a pour but que de donner une indication fiable...
Et au regard de toutes les informations que j'ai consulté au cours des cinq derniers mois, j'estime que ce but est atteint.

Voici le diagramme que j'obtiens généralement :

    
J'obtiens généralement un score "intéressant" en relationnel, mais c'est à relativiser au regard de mes capacités sociales, en communication et en perception...

Les résultats sont expliqués sous la forme d'un document PDF, que je ne vous soumettrais pas...

Dans les questions, il y en a quand même quelques unes qui me frappent et me marquent profondément...

"Avez vous des difficultés à lire les heures?"
Oui, absolument. Je déteste les cadrans, qui me demandent un très gros effort intellectuel, c'est la raison pour laquelle je préfère les affichages numériques à 24h. Qui plus est je déteste le bruit des aiguilles et autres trotteuses de réveils, pendules et autres...

"Avez-vous une bonne perception de la quantité de pression nécessaire à appliquer lorsque vous faites des activités manuelles ?"... Ben non. C'est pour ça que je ne peux pas écrire durablement avec un stylo bille (je les casse) et que j'ai besoin d'un stylo plume de très bonne qualité (je risquerais de le casser aussi). D'autres disciplines que l'écriture me posent problème, mais celui-ci est vraiment un soucis.

"Pensez-vous qu'il est difficile de dire l'âge des gens ?". Indéniablement. Je suis une quiche en la matière. J'ai toujours été comme ça. Je ne sais pas non plus vraiment "lire" les émotions, sauf quand elles sont "extrêmes"... et encore : la plupart du temps je me trompe ("Êtes vous bon dans la l'interprétation de l'expression des visages?").

"Avez-vous des difficultés à juger les distances, la hauteur, la profondeur ou la vitesse ?". Oh que oui! Le moins qu'on puisse dire, c'est que je n'ai pas le "compas dans l’œil"... bien que je puisse tracer des droites sans règle et dessiner des cercles parfois aussi bien que si j'avais un compas... Mais les évaluations visuelles ne sont pas mon point fort et me jouent souvent des tours.

Je pourrais continuer longtemps comme ça...

Je me suis toujours balancée, et quand je voyais des autistes (réels ou joués) à la télévision, ça m'a toujours interpellée.... à une époque j'arrivais à maîtriser cet aspect de mon expression anxieuse, mais depuis trois ou quatre ans, ça revient en force...
Je joue avec mes doigts, ils virevoltent quand je suis anxieuse...
J'ai souvent besoin d'avoir un objet dans les mains pour me sentir à l'aise...
Quand j'étais plus jeune, j'adorais tournoyer, et rebondir, aussi.
Je suis "excessivement" sensible aux lumières vives, aux sons, aux odeurs, à certaines textures...
J'ai souvent le sentiment que les gens me comprennent mal, et j'accumule des souvenirs blessants en la matière, qui remontent pour certains à plusieurs années dans le passé, mais qui pourraient s'être produits hier... et en même temps j'ai souvent du mal à comprendre pourquoi les gens sont contrariés et pourquoi ils sont agressifs avec moi. J'aime comprendre les réactions des gens et qu'ils m'expliquent les motifs de leur mécontentement. C'est très pénible de ne pas comprendre ce qu'on me reproche.
Je trouve parfois très difficile d'être émotionnellement proche d'une personne. Cela me perturbe et je fais n'importe quoi. C'est très pénible à vivre. Je ne sais toujours pas comment je suis sensée agir et je n'aime pas ça.

Globalement, toutes les questions m'interpellent, sauf celle concernant l'apparence (qui n'est pas ma priorité : je suis en surpoids et ce n'est pas tant mon apparence qui me dérange, que l'inconfort et les risques potentiels sur ma santé... dans une certaine mesure, mon sentiment de perte de contrôle m'est très pénible et je suis attristée de ne plus être telle que "je me vois"), et celle sur les voyages, car je ne sais pas comment répondre à une question "virtuelle", car je considère que les voyages que j'ai fais ne sont pas représentatifs de ma notion personnelle du "voyage" (et pourtant je suis allée en Europe en camping-car avec mes parents, en Irlande en séjour linguistique, en Autriche en voyage scolaire, en Chine avec mes parents et un opérateur... plus quelques voyages en France... mais je ne suis pas sûre d'avoir "voyagé"!!!).

Sur ce, il est 2h30 du matin, et il faut impérativement que je me douche avant d'aller me coucher.

mercredi 24 août 2016

Mourir...

Je songe beaucoup à mourir, ces temps ci.


Je ne suis pas suicidaire.
Je sais que je ne passerais pas à l'action.
Il n'y a que sous Fluoxétine que j'ai jamais faillis le faire.

Mais je songe beaucoup à mourir, ces temps ci. Et depuis toujours.

La plupart des gens ignore ce que c'est que d'être une personne comme moi.

Je ne tire aucun plaisir de m'interroger en permanence sur mon existence et les raisons de tout ça.
Je ne tire aucun plaisir à avoir mon corps qui me trahit en permanence.
Je ne tire aucun plaisir de perdre parfois totalement le contrôle lorsque j'exprime mes ressentis face aux autres.

Je ne tire aucun plaisir de voir dans les autres des défauts, des incohérences, de me projeter dans les difficultés qu'ils peuvent avoir, dans les problèmes qu'ils ont pu ou vont pouvoir affronter.

Je ne suis pas omnisciente.

Je ressens tout et je ressens trop, et ça m'envahit, ça me submerge et m'emporte, et me déchiquète de l'intérieur. Je ne suis qu'un amas de débris qui s'en va dans les airs, dans les flots, dans le vide.

Je suis parfois certaine d'avoir droit au bonheur, et à d'autres moments je suis tout aussi certaine que jamais je n'aurais ce privilège, ce simple droit humain, de ne pas être malheureuse.

Les récents événements de ma vie m'ont fait perdre en moins de deux jours deux êtres chers.
Je n'étais faite pour être aux cotés ni de l'un, ni de l'autre, et je le regrette tout aussi profondément.

J'ai peur, je suis terrorisée à l'idée de ne jamais pouvoir aimer et être aimée.

Ma vie est douloureuse.
Ma vie n'est que 34 ans d'une douleur plus ou moins intense. Cette douleur de ne pas avoir de ne pas avoir de place dans le monde. La douleur de ne pas avoir d'amis. La douleur de na pas savoir où je vais. Ma vie n'est qu'obscurité.

Je ne veux pas mourir, mais je songe souvent à la mort.

Je voudrais tellement que tout s'arrête.

Je voudrais tellement être différente.
Je voudrais tellement être normal.

Je n'ai rien d'admirable ou de réussi, je ne suis qu'une chose ratée, malformée, je hais mes sens, je hais mon esprit, je me déteste.

Je voudrais tellement ne plus avoir avoir à faire face à ce monde.
Je voudrais tellement être en paix.

J'ai parfois l'impression que je ne serais jamais capable de laisser qui que ce soit m'aimer vraiment, parce que je m'aime si peu...

J'aimerais tant que quelqu'un puisse me dire en toute sincérité, et en sachant parfaitement de quoi il parle, qu'il m'aime telle que je suis.

Cela n'arrivera pas tant que je ne comprendrais pas.
Mais comment comprendre ? Voilà des décennies que je cherche, sans trouver.

Je voudrais tellement mourir.
Voilà plus de 20 ans maintenant, que je voudrais mourir.

J'étais au collège, la première fois que j'y ai songé.

J'ai peur de la maladie et de la souffrance physique, bien que je m'y sois habituée. Mon anxiété me cause tant de souffrances physiques que de douleurs morales.

La vie est injuste.
Je n'ai jamais souhaité de mal mal à personne, je n'ai jamais voulu que personne souffre, je ne comprends pas la logique de tout ça, la cohérence. Pourquoi est-ce que j'ai mal, sans cesse, encore et encore ?

C'est comme si chaque fois que j'arrive à me relever, quelque chose m’assénait un nouveau coup dans le dos, encore, et encore, et encore, et encore, pour le reste de ma vie.

Pourtant je continue de ne pas vouloir me tuer.

C'est tellement douloureux et insupportable.

J'ai parfois le sentiment que ma vie n'aboutira jamais à rien, que je resterais à jamais dans ce trou, profond, si profond...

Je sais bien que dans quelques temps, j'aurais oublié ce trou.

Ma vie est une foutue montagne russe. Mes émotions, si nombreuses, si envahissantes et invasives peuvent aussi être étourdissantes de beauté, d'amour, de douceur et de joie.

Je sais que je ressens les choses d'une manière généralement disproportionnée.
La connaissance de ce phénomène n'empêchant en rien celui-ci.

L'envie de mourir est en train de passer.

Écrire m'apaise.

Je sais que ma mère lira ceci.
Je ne veux pas que tu sois triste maman.
Ce n'est que moi, maman.
C'est comme ça que je suis maman.
J'ai tellement mal, maman.
Ma vie est parfois un rêve, maman, mais tellement souvent un cauchemars.
J'en ai tellement marre.

Demain, peut être, j'aurais oublié...
Je t'aime, maman.

À force de me balancer derrière mon clavier, ça va mieux, déjà.
La tempête s'éloigne. Je vais aller prendre une douche chaude et essayer de dormir.