dimanche 11 décembre 2016

Ancrage émotionel, sentiments, confiance...

Pour moi, les relations interpersonnelles comportent une quantité incroyable de sentiments et d'émotions concernant les autres, comme les couleurs d'une palette, et ces sentiments se mélangent pour donner un sens aux relations.
Pensez aux mandalas des moines tibétains, créés à base de sable coloré... Certains sont très complexes...
D'autres mandalas, comme ceux qu'on peint sur des galets, sont très simples et limités à quelques nuances d'une ou deux couleurs...
 ...
Cela peut paraître étrange à la plupart des gens, mais la gestion des émotions et des nuances que je ressens vis à vis des autres personnes a longtemps été extrêmement problématique pour moi.
Le fait est que mes sentiments ne sont pas cloisonnés par les "règles tacites" de la vie en société, qui reposent entre autre sur la culture dans laquelle nous vivons (en France, et en Occident en général, ce sont les règles de la morale judéo-chrétienne qui constituent ces règles).

Je n'éprouve pas de honte à ressentir certaines émotions qui semblent opposées, vis à vis de telle ou telle personne. On peut apprécier quelqu'un et en voir peur, souhaiter s'en éloigner. On peut apprécier la stabilité mais fréquenter quelqu'un qui ne l'est pas (si cette instabilité est prévisible, ça peut se gérer). Je peux être triste et heureuse en même temps et je peux avoir de l'espoir tout en restant désabusée et sur la défensive...
On peut aimer quelqu'un et ne pas supporter sa présence, même si c'est dur à vivre.
Je ne suis pas non plus gênée d'éprouver des sentiments d'amitié, d'attachement et d'attirance pour plusieurs personnes en parallèle...

C'est une façon de ressentir les choses qui peut être très déstabilisante pour la plupart des gens.
On parle souvent de "polyamour" pour décrire cette façon de ressentir la vie et les gens.
En ce qui me concerne, je ne suis pas sûre de vouloir vraiment nommer ma façon d'être. Elle est personnelle et nous avons beau être forts nombreux sur Terre, il me semble que nous sommes tous des individus à part entière.

Pour en revenir à l'amour, n'aime-t-on pas les membres de sa famille, ses amis, chacun d'une façon toute particulière?
Pourquoi serait-il considéré comme malséant d'aimer, d'être attaché, à plusieurs personnes à la fois, chacune d'une façon particulière ? En quoi est-ce que l'affection, l'attirance, le désir, l'amitié, devrait être réservée à une seule et unique personne à qui on se réserverait exclusivement ?

Les émotions sont innombrables et fascinantes.
Mathématiquement incalculables, physiquement invisibles et psychologiquement tellement complexes que les nuanciers émotionnels établis par certains auteurs ont de quoi donner le vertige :
Certains ouvrages ont essayé de les compter et on dépasse les huit cent entrées...
De quoi faire...
Je commence à avoir une bonne idée de l'immensité des cette palette émotionnelle.


Non pas que je ressente toutes ces émotions, mais je perçois la complexité des choses, et cette complexité explique en grande partie pourquoi j'ai si souvent été perdue face aux autres.
La plupart des gens restent figés dans des codes de bonne conduite qui segmentent la vie familiale, la vie amicale, professionnelle, sentimentale, sexuelle, etc.

Ils semblent également segmenter les émotions et les sentiments qui sont "acceptables" selon les situations. C'est ce qu'il m'a semblé devoir faire pendant une grande partie de ma vie, pour être "socialement acceptable", justement...

J'ai essayé d'agir ainsi, de m'approprier cette classification binaire de ce qui se fait ou non se sait pas, de ceux qu'on aime et ceux qu'on aime pas. J'ai vraiment essayé.

Mais je ne suis pas comme ça.
Je ressens les gens et les relations interpersonnelles.
Je ne me sens pas capable de cloisonner mes émotions.

En matière de relations interpersonnelles, j'ai un besoin émotionnel fondamental : la confiance.
La confiance, c'est la sécurité.
La confiance, c'est le respect de la personne que je suis, de mes valeurs intrinsèques et de mon intégrité morale comme physique.
Le langage verbal et non verbal sont essentiels pour que ma confiance soit ancrée fermement.
L'être et le paraître.
Le dire et le faire.
Les divergences entre ce que disent les gens et leur façon d'agir sont des choses complexes à gérer pour moi. Parfois c'est de l'humour, d'autre fois, c'est de la manipulation.
Comment faire la différence?!?

Quand je suis confrontée à ce type de situation, j'ai l'impression d'être face à une personne qui me dit que le bleu est une teinte similaire à celle du orange! Ou que le jaune et le violet se ressemblent tout à fait...
Dans ces cas là, je tend à "légèrement" perdre les pédales.
J'ai beau savoir que certaines personnes ne font pas exprès d'être ainsi (ils sont peut être daltoniens...?), le manque de logique et de cohérence entre leur "dire" et leur "faire" me fait l'effet d'une trahison, ma confiance est dévastée et, de fait, je peux devenir moi même dévastatrice.


Je me coupe de ces personnes, quand je le peux, parce que je ne supporte pas les incohérences.
Elles me font littéralement du mal.
C'est paradoxal car je sais très bien que je suis moi même une vraie pelote de contradictions.
Mais me concernant, il faut tenir compte du fait que j'ai tenté, par toutes sortes de moyens possibles, et ce depuis ma petite enfance, de me fondre dans la masse, de couler dans un moule qui n'est pas fait pour moi: j'ai tenté de me suis déformer et ai essayé de faire miennes des idées avec lesquelles je me suis pourtant très tôt sentie en profond désaccord.
À un certain moment, je ne savais plus qui j'étais, ce que je ressentais, comment je pouvais me respecter... À ces périodes périlleuses de ma vie, j'ai eu tendance à "passer la main" du contrôle à des tiers, entrant dans des relations d'emprises très néfastes.

Mon ressenti personnel repose sur la confiance que les autres m'inspirent.

Parce que j'étais perdue et que je ne savais comment me positionner face à la société, on a abusé de moi, de plusieurs manières différentes et à plusieurs reprises.
Ces expériences ont été traumatisantes et m'ont rendue méfiante.

Je tend à m'attacher fermement aux personnes en qui j'ai confiance. Dit autrement, ce que j'appelle mon ancrage émotionnel vis à vis des personnes que je côtoie est d'autant plus fort selon le lien de confiance qui m'unit à elles.
C'est pour cette raison que j'ai un conflit émotionnel extrêmement douloureux avec ma mère.
Mon rapport de confiance vis à vis d'elle est totalement dysfonctionnel.
Je l'aime avec des centaines de nuances, qui font des tourbillons magiques, mais je continue de ne pas réussir à avoir confiance en elle, et ça, ça bousille tout.

Il y a les personnes auxquelles je suis attachée, même de manière infime, même si elles me sont pratiquement étrangères...

Il y a les personnes à qui je ne suis pas attachée du tout, que je fréquente mais envers lesquelles je me sens totalement étrangère...

Et il y a les personnes à qui j'ai été attachée mais qui ont, à un moment ou un autre, abusé de ma confiance, que ce soit volontairement ou non.

Quand j'ai le sentiment qu'on me ment, qu'on essaie de me manipuler, qu'on tient pour quantité négligeable mes opinions, ma sincérité ou la confiance qu'on peut m'accorder, le lien de confiance se brise. Je suis blessée, mais au delà, je suis (un moment) en colère, aussi (blessure narcissique?), puis ces personnes me deviennent étrangères. La résilience passe, je prend conscience que la relation était dysfonctionnelle, vouée à l'échec, et je passe à autre chose.
Je ne cherche pas à blesser ces personnes. Elles ont simplement rejoint la foule d'anonymes et je cherche à les éviter parce que je suis mal à l'aise en leur présence.

On m'a dit que je peux être très "dure" vis à vis de ces personnes (qui ont généralement porté atteinte à ma confiance).
On me l'a fait remarquer à plusieurs reprises et j'en suis consciente.
Le savoir ne change rien.
La confiance que je peux avoir en une personne, et qu'elle peut m'inspirer, est un élément d'ancrage émotionnel très fort.

Mon entourage est très restreint, j'essaie de choisir mes amis avec soin.
Peu à peu, j'apprends à me protéger, à me préserver. Quitte à exclure toute menace potentielle dès qu'elle commence à me sauter aux yeux.

Je n'étais pas comme ça, pendant très longtemps.

Avant, j'étais la bonne poire. La fille gentille, sympa.
Je me suis même mariée, comme ça...
Mais je me suis blindée, depuis. Ces derniers mois, surtout.
Plutôt que prendre des coups émotionnels, maintenant, je préfère me barricader et être honnête avec moi même avant tout.
Mettre en doute la confiance qu'on peut avoir en moi, de quelque manière que ce soit, c'est une chose qui peut être dévastatrice... pour les autres.
Moi, je m'en remet désormais très vite.
Trop vite, au gout de ces autres.
Je n'y peux rien, je suis comme ça.

Quand je choisi d'exclure quelqu'un de mon entourage, de me détacher d'une personne, ce n'est pas par désamour, par lassitude ou en raison d'une autre émotion peu glorieuse. C'est véritablement parce que je me sens, d'une manière ou d'une autre, menacée. Physiquement ou plus généralement, psychologiquement.
Quand je me détache de cette personne, les couleurs qui composaient mon ancrage émotionnel à cette personne disparaissent rapidement de mon être... Elles sont balayées, plus ou moins vite... et puis c'est fini, il ne reste plus rien, sauf quelques grains de pigments accrochés ça et là...

Il n'y a pas un vide.
Parfois une sensation de "manque" subsiste, comme quand on arrête de prendre une drogue.
Ce sevrage se fait d'autant plus facilement si la personne persiste dans son attitude "toxique".

Cela s'est produit plusieurs fois dans ma vie.
Plusieurs fois récemment.

J'ai fini par admettre que je suis ainsi.

Mais j'ai le sentiment d'aimer avec davantage de sincérité et d'honnêteté les gens que je côtoie, à présent... Je suis franche et entière. Directe. J'ai besoin que les autres sachent l'être aussi, sans passer par des méandres complexes, sans se cacher derrière des explications, sans employer des moyens détournés, quelle qu'en soit la raison.
Je crois que la majorité des gens sait être comme ça, mais que je me suis beaucoup focalisée sur les gens qui ne le savent pas...

samedi 10 décembre 2016

Troubles urinaires etc. tout un monde de souffrances physiques

Le cauchemar est repartit pour un tour.

Mon urètre et ma vessie sont douloureux, ce matin, avec ces petites piqûres d'aiguilles caractéristiques de l'infection urinaire.
Qui plus est j'ai des spasmes qui me provoquent des diarrhées intenses.
Des douleurs douleurs pelviennes et vésicales s'ajoutent au tableau.

Le hic? C'est la troisième fois en un mois et demi.. 17 octobre, 29 octobre, 10 décembre.
À chaque fois ce sont des antibiotiques, toute ma microflore symbiotique est mise à mal et je développe une mycose...

En fait c'est aussi mon esprit qui est atteint, au delà de ma chair. J'ai mal, je suis en colère, j'en ai marre et je voudrais que ça s'arrête une fois pour toutes...

J'étais en larmes au téléphone avec la secrétaire médicale, tout à l'heure.
Je n'en peux plus de souffrir comme ça.

Je souffre de cystites chroniques depuis des années, et avant ça de troubles de la miction, depuis la petite enfance. Et de troubles de l'élimination en général.

Je n'ai jamais vraiment su uriner correctement et ça fait des années que je sais que j'ai une vidange urinaire incomplète, aussi appelée dysurie (difficulté à vider la vessie de manière complète lors d’une miction). Une miction volontaire implique théoriquement un relâchement des muscles.
Je n'ai pas connu de miction avec relâchement avant l'âge d'environ 14 ans.
Avant, je "poussais", et je crois que chaque fois, j'avais les larmes aux yeux.

Très tôt, j'ai souffert de troubles de la miction.
En fait je ne sentais pas si j'avais ou non besoin d'uriner, je ne percevais pas le "signal" qui aurait du m'indiquer que ma vessie était pleine. Alors j'avais des problèmes... Le besoin devenait soudain impérieux et j'étais obligée de m'immobiliser, de m'accroupir soudainement pour faire face, j'avais des fuites urinaires (dès six ou sept ans).
J'ai commencé à apprendre à provoquer mes mictions de manière artificielle (stimulation externe de la vessie par des moyens mécaniques, comme des tapes sur le ventre, ou d'autres moyens) vers cet âge là également, parce que je sentais que j'avais la vessie pleine, mais que je ne pouvais pas uriner.

Je n'en parlais pas à mes parents parce que j'avais honte.
Les autres enfants se moquaient de moi parce que "je sentais le pipi" et au lieu de m'emmener voir un spécialiste, ma mère, qui pensait certainement bien faire (et qui n'avait absolument pas conscience de l'étendue du problème) m'a proposé des protections urinaires, ce que j'ai très mal vécu.
En même temps je n'avais jamais confié à mes parents à quel point j'avais mal et comment mes troubles me perturbaient...

Je n'ai pas de malformation du système urinaire, du point de vue interne.
Un urologue me l'a confirmé il y a des années, vers mes 20-21 ans.
J'avais subi à ce moment là une "désinfection" du système urinaire à la Furadantine, un antibiotique, à raison d'une gélule tous les trois jours pendant six mois.
J'avais 20 ans, j'en ai 34, les choses n'ont pas changé.

En parallèle j'ai aussi toujours souffert de troubles du système digestif, dans son ensemble, avec alternance de constipation et de diarrhées...
Je n'en parlais pas non plus à mes parents. Je n'avais aucune raison de le faire  ça faisait partie de mon quotidien depuis que j'étais autonome et j’émettais déjà suffisamment de plaintes pour ne pas en "rajouter". Je pensais que c'était "normal", ou en tout cas je n'imaginais pas que ça puisse être anormal.

Pendant toutes ces années de souffrance à pleurer aux cabinets, à pleurer de douleur, de frustration ou d'humiliation, seule, dans mon coin...

Je ne savais pas ce que je sais aujourd'hui...

Aujourd'hui je sais que les troubles mictionnels et digestifs peuvent être en lien direct avec un état neurologique.

Or je suis actuellement en plein dans les démarches pour savoir si oui ou non je suis neuro-atypique...

"Chez l’enfant, les troubles de la miction sont le plus souvent fonctionnels, mais ils peuvent parfois révéler une malformation de l’appareil urinaire ou un problème neurologique."

Chez l'adulte aussi...

"Les troubles de la miction sont inconfortables et peuvent altérer la qualité de vie de façon considérable, avec un impact sur la vie sociale, professionnelle, sexuelle… La sévérité des symptômes est évidemment très variable, mais il est important de ne pas tarder à consulter pour bénéficier d’une prise en charge rapide.
Par ailleurs, certains troubles comme la rétention urinaire peuvent entrainer des infections urinaires à répétition et il est donc capital d’y remédier rapidement."

Les solutions dépendent de la cause...

"Chez l’enfant, les mauvaises habitudes de miction sont fréquentes : peur d’aller aux toilettes à l’école, rétention d’urine pouvant causer des infections, vidange incomplète de la vessie entrainant des mictions plus fréquentes, etc. Une « rééducation » permet souvent de régler le problème."
Je ne suis plus une enfant.

"Chez les femmes, une faiblesse du plancher pelvien, surtout après un accouchement, peut entrainer de l’incontinence et d’autres troubles urinaires : une rééducation périnéale permet généralement d’améliorer la situation."
Mon plancher pelvien va très bien, merci...

"Dans les autres cas, le traitement sera envisagé s’il y a une gêne importante. Des traitements pharmacologiques, chirurgicaux et de rééducation (biofeedback, rééducation périnéale) peuvent être proposés selon la situation. Si une infection urinaire est détectée, un traitement antibiotique sera proposé. Il ne faut pas négliger les symptômes tels que brûlures et douleurs lors de la miction : une infection urinaire peut avoir des complications graves et doit être traitée rapidement."

Mais qu'est-ce qu'on fait quand le problème est neurologique?

Après tout je ne ressens pas bien la soif et je ne ressens pas bien mes besoins mictionnels.
Comment je résous ça, moi?

À part en continuant à pleurer parce que ça fait vraiment très mal et que c'est une vie de merde...?!? À avoir envie de crever.